C’est l’histoire d’un chat noir échappé d’un kimono.
Nancy Peña conte l’amour perdu, la solitude, la quête de l’autre. D’une légende japonaise au désespoir d’une femme trompée de l’Angleterre victorienne, par-delà les mers du globe, le chat noir croise la route de Sherlock Holmes et du docteur Watson, d’un marin esseulé et la petite Alice de Lewis Carroll. Sourire du Cheshire, enquête et hallucinations, Nancy Peña mêle de nombreux éléments pour déconstruire
une poétique de l’amour et de la solitude.
Le noir et blanc intense et le montage de courtes séquences dont le lien n’apparaît pas tout de suite renforcent le lyrisme onirique. Le dessin captive et l’ouvrage est beau.
Mais toute la douceur de cette soierie laisse une impression de vacuité, d’accident. Plus qu’une histoire, ce sont des ambiances qui se contaminent et racontent combien l’amour se subit, malédiction plus que richesse. Des lés de tissu qui racontent la douleur de la perte autant que l’imbécile bonheur de la vanité.
Improbable poème.
Matthieu Marsan-Bacheré