Aaahh... "Le Châtiment de Basenhau". Que de merveilleux souvenirs de lecture... En un tome fondateur pensé comme un coup d'essai, Peyo réalise déjà un coup de maitre, croquant des personnages tous plus attachants ou détestables les uns que les autres, dotés chacun d'un caractère bien trempé réjouissant.
On retrouve tous les archétypes d'une bonne aventure au moyen-âge, avec un bon roi, un chevalier de Tréville vaillant et sans reproches, un méchant tous en colères et complots ourdis par son âme damnée au faciès pointu, assisté par un espion sans scrupules. Et au dessus de la mêlée, Johan. Johan seul, sans Pirlouit encore à venir, impétueux, courageux, rusé, se démenant comme un beau diable pour écrouler de sombres machinations.
Tournois, chevauchées, poursuites dans des escaliers de donjon vertigineux, batailles et armures. Tout y est. Le gag n'est pas ignoré, loin de là, qu'il soit visuel ou dans les dialogues (la réplique "Dommage... Dommage !" du bourreau me fera toujours autant rire...). Graphiquement, c’est très très très chouette, bien que quelques personnages ne se stabilisent que tardivement dans l’album, Basenhau en tête, sorte de rat rabougri machiavélique dans les premières planches, il gagne en tour de torse et en bêtise rageuse au fur et à mesure des planches qui défilent.
Un petit bonheur de bande dessinée, qui enchante les enfants et distrait parfaitement les adultes. Si vous accrochez, l’univers de Johan & Pirlouit s’ouvre à vous, il supplantera vite les Schtroumpfs dans votre cœur.