Une merde.
La première réaction qui vient après avoir achevé la "lecture" de Asterix n°33, c'est de la compassion pour le valeureux Gosciny qui doit se retourner dans sa tombe. On devrait interdire à Uderzo de...
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le 16 oct. 2010
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Le ciel aurait mieux fait de rester bien accroché, car le tome 33 d’Astérix, signé Albert Uderzo, nous offre un choc intergalactique dont personne, absolument personne, ne ressentait le besoin. Avec "Le ciel lui tombe sur la tête", notre cher Gaulois semble avoir troqué sa potion magique pour un cocktail de confusion et d’expérimentations narratives… douteuses.
L’intrigue ? Oh, c’est simple, mais désespérément étrange : des extraterrestres débarquent en Gaule, avec un design qui donne l’impression que Pixar a eu une migraine. Ce mashup improbable entre le village d’irréductibles et une invasion cosmique semble avoir été conçu lors d’une insomnie créative. Les aliens, tout droit sortis d’un film d’animation raté des années 2000, ne se contentent pas de perturber les Gaulois : ils perturbent aussi le lecteur, pris au piège d’une aventure où l’humour et le charme d’antan se sont perdus dans l’hyperespace.
Le dessin d’Uderzo, toujours impeccable, est ici comme un orchestre symphonique jouant pour un spectacle de marionnettes mal écrites. Il est difficile de comprendre ce qui a pu pousser l’auteur à embarquer Astérix dans ce voyage cosmique : une crise existentielle, un pari perdu ou une surdose de potions scénaristiques expérimentales ? Mystère.
Les dialogues, eux, oscillent entre l’hommage maladroit aux origines et des tentatives forcées d’être "moderne". Le problème, c’est qu’Astérix n’a jamais eu besoin d’être moderne. Il brillait par son intemporalité. Ici, cette essence disparaît sous une couche de références pop-culturelles déguisées en satire – ou en revanche à peine voilée envers certains médias. Subtilité ? Zéro.
"Le ciel lui tombe sur la tête" n’est pas qu’un titre, c’est une prophétie : cette BD marque une chute brutale dans une série qui avait autrefois défié le temps et l’histoire. Si vous cherchez l’esprit de Goscinny, vous ne le trouverez pas ici – sauf peut-être sous la forme d’un soupir fantomatique qui traverse les pages. À lire ? Seulement si vous voulez savoir jusqu’où le ciel peut réellement tomber.
Créée
le 9 déc. 2024
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