La vie est une rase campagne (pas toujours) tranquille
Le premier tome de ce combat ordinaire suit la vie de Marco, photographe qui a perdu l'envie, dans sa nouvelle vie loin de la grande ville. Il rencontrera divers personnages dont Emilie, vétérinaire qui a soigné son chat avec qui il fera un petit bout de chemin. Il devra donc se confronter à la vie malgré le passé de son père et ses angoisses.
Le dessin de Larcenet, j'avoue, ne m'a pas vraiment attiré au début avec les bouilles étranges de ses personnages, les nez difformes et le contraste avec les décors plus réalistes. Cependant, au fil des pages, on s'y fait et on découvre un Larcenet qui peut changer de style et de palette pour mieux illustrer l'état d'esprit de Marco et l'ambiance de l'histoire (du rouge pour les angoisses et du noir et blanc pour les pensées plus profondes sur l'autoroute).
Je me retrouve un peu en ce Marco qui refuse le changement et n'est jamais vraiment décidé et ça m'a permis de me lier à lui et d'apprécier plus que prévu ses histoires. De plus, le personnage du vieux pécheur est très intéressant en ce sens qu'il fait ressortir tout un pan de Marco qui était latent mais qui ne se dévoilera vraiment qu'à la fin. Et les dialogues lors de cette scène entre Marco et lui font mouche !
Ce premier tome installe les personnages et permet de s'impliquer dans les histoires de Marco, Emilie, Georges et Naïma. Assez introspectif (la BD commence par une séance de psy, ce qui illustre bien le reste du tome), j'ai été touché par ce personnage très humain. A se demander à quel point Le Combat Ordinaire est autobiographique.