Au Pays des Schlips
Il est parfois bon de sortir du pays des petits êtres bleus! Non qu'il ne fasse bon vivre chez eux, mais on observe bien dans ce tome des Schtroumpfs que le voyage n'est pas innocent. Ainsi, les...
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le 9 janv. 2011
17 j'aime
BD franco-belge de Pierre Culliford (Peyo), Yvan Delporte et Roland Goossens (Gos) (1970)
La note est une moyenne des notes des deux histoires de l'album.
1- Le Cosmoschtroumpf ( 9/10)
Comme dit au sujet du Schtroumpf volant (critique ), je ne suis pas objectif lorsqu'on me parle de voyage cosmique. C'est mon côté cosmoschtroumpf...
Néanmoins, fait est d'admettre que ce Cosmoschtroumpf est l'aboutissement du Schtroumpf volant et du Schtroumpf pas comme les autres !
Jouant sur les codes du voyage lunaire et de la relation de voyage, il libère une fantaisie digne des Schtroumpf noirs moins présente dans les autres aventures.
Le scénario joue sur le thème du theatrum mundi pour mieux représenter une vie xéno-Schtroumpf sans pour autant perdre de vue les ruses des Schtroumpfs: le Cosmoschtroumpf est inconsolable car il ne parvient pas à voyager dans l'espace: qu'à cela ne tienne! On va amener l'espace sur terre, dans un volcan!
Cela renvoie bien entendu à la polémique au sujet d'Amstrong et à On ne vit que deux fois, un James Bond où l'antagoniste se cache dans le cratère d'un volcan.
Mais cela est aussi l'occasion de jouer sur les codes usuels des autres aventures: les Schtroumpfs deviennent les Schlips, des extra-terrestres pensés à la façon des indiens d'Amérique dans la grande tradition qui associe la conquête spatiale à une nouvelle découverte de l'Amérique. Ils sont donc rouges, vêtus de pagnes et armés de lances. Ils dansent autour du feu et ont les cheveux noirs et longs. Comment ne pas penser au Voyage sur la lune d'un certain Méliès devant cette fantaisie de Peyo?
Peyo se fend d'un incipit rappelant les différents personnages qui ne semble que vouloir affirmer l'absence de chronologie réelle entre les différentes aventures des Schtroumpfs (qui reste problématique: pas de Schtroumpf grognon sans des Schtroumpfs noirs au préalable et le cosmoschtroumpfs dit que les Schtroumpfs sont cent, ce qui est faux si l'on compte la Schtroumpfette et le Schtroumpf inversé, ce qui est vrai si l'on en compte qu'un des deux, ce qui redevient faux si on ne les compte pas. En réalité, cet incipit est un énoncé proleptique prévenant une habile condamnation par caricature du racisme:
le Grand Schtroumpf, interprétant le Magnat Schlips, cherche une épreuve impossible à imposer au cosmoschtroumpf pour lui faire quitter la tribu fictive des Schlips et le ramener au village. Il décide de lui faire affronter Schtroumpf costaud mais problème: "Ah zut! Lequel est-ce? C'est qu'ils se ressemblent tous schtroumphés en Schlips!". Ironique quand le lecteur peine déjà à distinguer les Schtroumpfs. Peut-être va-ce plus loin et est-ce un nouveau pacte de lecture qui annonce des aventures où les Schtroumpfs seront plus distingués les uns des autres, afin d'être plus aisément identifiable dans les dessins d'ensemble?
2- Le Schtroumpfeur de pluie (10/10)
Meilleure encore, la seconde histoire imagine une machine des plus magiques et des plus poétiques, bâtie à coups de jeux de mots, d'allusions aux adages et expressions populaires. Cette machine que l'on doit au Schtroumpf bricoleur permet de maîtriser le temps.
Elle est présentée par prolepse en partant de sa destruction pour amener à sa genèse, introduite de façon crédible dans l'intrigue.
Si le déroulement peut sembler attendu, référence à l'apprenti sorcier dès le titre oblige, les conséquences sont à la fois terrifiantes et hilarantes, captivant le lecteur dans tous les sens du terme.
Très ancrée dans les discours quotidiens, la pluie et le beau temps, cette deuxième fantaisie parle à n'importe qui à n'importe quel moment, ce qui lui confère une efficacité implacable.
Un grand moment des Schtroumpfs digne des Schtroumpfs noirs ou du Centième Schtroumpf !
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Créée
le 7 mars 2016
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