Très bon second tome de Knightfall qui raconte cette fois l'ascension de Jean-Paul Valley dans le rôle de Batman, son appropriation du costume et sa reconquête de Gotham face à Bane.
Le volume commence vraiment très fort avec un excellent épisode voyant Bane annoncer à tout Gotham sa victoire sur Batman, balançant même le corps du héros brisé devant la foule. Graham Nolan est vraiment inspiré pour les dessins du numéro et nous offre pleins de cases impactantes.
Après ça, on a une histoire flash-back dessinée et colorisée par Klaus Jonson (le partenaire de Miller sur TDKR et Daredevil) racontant le face à face d'un Bruce Wayne brisé face à Double-Face. Petite histoire sympathique qui permet de continuer l'exploration de la galerie d'ennemis de Batman. On notera l'influence de Miller sur certains découpages de pages, ce qui fait plaisir.
Autre adversaire du chevalier noir mis en avant dans ce tome, l’Épouvantail, qui a le droit à un excellent arc lui étant consacré. C'est scénarisé par un Alan Grant qui est plein de bonnes idées, faisant de l’Épouvantail un ennemi de premier plan, redoutable et très intelligent, passant son temps à méditer sur la notion de peur ou a nous sortir des petites citations d'auteurs passés. En outre, mélangé à ça, on a les débuts de Jean-Paul Valley en Batman, avec ses méthodes plus extrêmes qui s'imposent rapidement, ou encore la présence d'Anarky, un vigilante anticapitaliste qui se rend compte que Batman serait peut-être la cause à tous les supers vilains de la ville et qui veut donc se débarrassé du croisé masqué.
J'ai rarement eu l'occasion de lire de grandes histoires autour de l'épouvantail, donc c'était vraiment agréable de le voir autant mis en avant, d'autant plus que Bret Blevins le dessine hyper bien. Le dessinateur est vraiment bon, avec pas mal de bonnes idées de mises en pages pour renforcer la dramaturgie du récit. Le seul point faible de cette saga, c'est qu'elle se termine un peu brusquement avec une conclusion qui manque d'impact.
Et on enchaîne ensuite sur l'ascension de Jean-Paul, avec l'arrivée du nouveau costume et plusieurs bonnes grosses bastons face à Bane. L'avantage de ce vilain est qu'il est redoutable et ne peux pas être défait en deux coups de poings, ce qui permet d'avoir de longs affrontements impressionnants. Celui qui conclut cet arc narratif dans Batman #500 est d'ailleurs vraiment très sympa. Dommage que pour cette partie du récit, on sent que Jim Aparo fatigue et semble de moins ne moins à l'aise avec les éléments les plus 90's du récit.
Enfin, le tome se termine part un petit arc de Justice League Task Force, avec Bruce Wayne en fauteuil roulant parti chercher certains de ses compagnons de route kidnappés à l'étranger. J'étais content de retrouver Sal Velluto aux dessins, lui qui a fait du bon boulot sur le run de Black Panther de Christopher Priest. A part ça, l'histoire est pas mal sans être non plus dingue. On ne peut pas dire que Bronze Tiger et Gipsy soient des personnages immédiatement très attachants. On se demande surtout pourquoi Bruce Wayne fait appel à d'autres super-héros ici, et ne demande aucune aide pour aider à régler la situation à Gotham où il y a quand même eu un nombre intolérable de mort depuis le début de la saga et possiblement encore quelques fous furieux en liberté.
Bref, bon second tome avec pas mal de bonnes petites sagas. Jean-Paul instaure un Batman plus extrême, mais on comprend bien que c'est une critique de ces héros plus violents très populaires à l'époque, et qu'après l'ascension on aura certainement la chute. Ce n'est pas une glorification de la violence, fort heureusement. C'est dommage que ses motivations pour être plus violent ne soient pas plus explicites dans le récit (un petit flash-back sur sa période Azrael serait bienvenue en fait), mais à part ça, c'est franchement une saga très sympa pour le moment. Par contre, difficile de savoir vers où l'on se dirige maintenant qu'un chapitre important s'est conclus.