Sulla strada...
Il est sans doute facile d'oublier combien l'une des fonctions les plus essentielles de l'Art est de nous procurer du bonheur, et la principale qualité de l'étonnant "Dieu Vagabond" de Fabrizio Dori...
Par
le 16 janv. 2020
20 j'aime
En termes purement esthétiques, on pensera ce qu'on voudra des 150 pages au potentiel hallucinatoire constituant le plot du Dieu Vagabond, il faut reconnaître à la patte de Dori un doigté parfaitement cohérent vis-à-vis de la thématique mythologique réactualisée qu'il a décidé de restituer. Même si certains choix graphiques comme l'aspect de ses fantômes ou de certains de ses décors – urbains et forestiers en particulier – peuvent manquer de consistance.
Son scénario, quant à lui, ne manque que rarement de briller par ses raccourcis pour le moins déroutants. Il expédie notamment la fin de parcours des compagnon d'infortune d'Eustis avec trop de simplicité et de détachement pour que puisse se ressentir une réelle rupture vis-à-vis du déroulé de l'intrigue. En autant de morts parachevant des quêtes aux aboutissements émouvants, nonobstant pas assez bouleversants.
Par rapport aux partis-pris de modernisation du canon mythologique assumés par Dori, la démarche manque tout autant de pep's. Tandis que la métaphore des Lotophages matérialisés en fête foraine manque cruellement d'originalité, la subtilité d'Arès grimé en vieux militaire acariâtre pose ses gonades sur la table avec force discrétion, et je vous en épargne des kilotonnes par pur gain de temps.
En fait, si la démarche de Dori gagne à se parer d'une dimension infiniment plus poétique que le brut de décoffrage sous-tendant American Gods, voire plus harmonieux que l'éclatement assez foutraque de la série Fables, elle s'engonce de fait dans son manque d'épaisseur et son humour souvent poussif. Trop de regrets en regard d'un scénario que l'on devine si travaillé dans la richesse et la féerie de ses circonvolutions...
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ces BD peuvent être un peu philosophiques
Créée
le 14 nov. 2024
Critique lue 14 fois
D'autres avis sur Le Dieu vagabond
Il est sans doute facile d'oublier combien l'une des fonctions les plus essentielles de l'Art est de nous procurer du bonheur, et la principale qualité de l'étonnant "Dieu Vagabond" de Fabrizio Dori...
Par
le 16 janv. 2020
20 j'aime
Avec cette nouvelle publication des éditions Sarbacane, préparez-vous à en prendre plein les mirettes ! De très belle facture avec dos toilé et vernis sélectif (ce qui n’est pas surprenant quand on...
le 26 déc. 2019
8 j'aime
Sympathique BD. L'intrigue ne m'a pas totalement convaincu. Au début, j'ai beaucoup apprécié (les 40 premières pages) parce que ça fonctionne comme une série de petites histoires mises bout-à-bout,...
Par
le 16 févr. 2019
5 j'aime
15
Du même critique
Non non et non, rien à dire sur un style d’une perfection sans faille (j’aime les pléonasmes) dont on nous a rebattu les oreilles jusqu’à épuisement en classe de Terminale. Rien à dire sur le...
le 12 août 2016
18 j'aime
11
Et si, dans un genre lui-même terré au fin fond des abysses de la musique, existait encore un sous-genre si obscur que même les fonds marins n’auraient rien à lui envier en termes d’underground...
le 17 janv. 2018
11 j'aime
Pour peu qu’on soit un tantinet afficionado de Wallace & Gromit c’est toujours avec plaisir que l’on s’introduit dans une salle projetant le dernier des studios Aardman. En termes de créativité...
le 8 févr. 2018
11 j'aime
1