Cet ouvrage propose une bonne introduction au féminisme, à son histoire et ses débats récents en sept chapitres, centrés autour de sept slogans ou citations : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit également avoir le droit de monter à la tribune. » ; « Le privé est politique » ; « On ne naît pas femme, on le devient. » ; « White woman listen » ; « Nos désirs font désordre » ; « Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours. » ; « Ne me libère pas, je m’en charge ! »
Le propos est clair et rigoureux, et définit des termes importants des débats actuels, comme intersectionnalité, féminicide, etc. Il aborde également certaines dissensions au sein du mouvement féministe (au sujet du voile ou de la transidentité par exemple). La bande dessinée comporte également de courts portraits de figures féministes contemporaines.
J’ai néanmoins relevé deux légères approximations : tout d’abord, Olympe de Gouges est présentée comme « « la deuxième femme guillotinée de la Révolution après Marie-Antoinette. Or Charlotte Corday les a précédées sur l’échafaud. De plus, dans le même chapitre, la citation suivante, « la femme et ses entrailles sont la propriété de l’homme », est présentée comme étant tirée du Code civil de 1804. Je ne l’y ai pas trouvée. Il semblerait que ce soit plutôt un commentaire contemporain du Code civil.
Malgré ces nuances, j’ai trouvé cette bande dessinée utile. Mais s’agit-il vraiment de bande dessinée ? Les dessins sont plutôt une illustration plaisante du discours d’Anne-Charlotte Husson, mais qui n’ajoute pas grand-chose au propos.