Une table pour un s'il-vous-plaît.
A la lecture de ce "Gourmet solitaire", deux aspects interpellent notre regard dès les premières pages.
Tout d'abord, le trait caractéristique de Taniguchi. Il faut le dire : c'est beau. C'est même succulemment beau. L'artiste nous expose un Japon fidèlement représenté, à se demander si nous n'avons pas un livre photo sous les yeux plutôt qu'un "simple" manga, et on se surprend à reconnaître certains quartiers populaires de la capitale nippone.
Le deuxième point sur lequel nous pouvons nous attarder, c'est bien sûr sur le contenu, l'intrigue de cette œuvre.
Il faut avant tout bien avoir à l'esprit que "Le gourmet solitaire" est réservé aux passionnés du Japon. N'attendez pas là à découvrir une histoire comme Jirô Taniguchi nous avait habitué : même si ici certains thèmes caractéristiques aux œuvres de ce dernier sont omniprésents (notamment le ressassement du passé par le protagoniste de ce conte culinaire), c'est bel et bien de cuisine japonaise (et uniquement) dont parle ce livre (d'ailleurs, le scénario est de Masayuki Kusumi). Sushi, Manjû, beignet de poulpe et autre Oden donnent la réplique à ce gourmet esseulé, qui transmet ses émotions au lecteur par le biais de monologues intérieurs.
Alors, certes, certains plats vont raviver les souvenirs de notre amateur de cuisine, donnant lieu à quelques flashbacks sur sa vie passée. Mais ceci n'est que le hors-d’œuvre que nous propose cette histoire. Après tout, le plat principal, celui qu'on attend avec grand intérêt, l'eau à la bouche, c'est la découverte des nombreux plats typiquement japonais que nous propose de découvrir, ou de redécouvrir, ce livre.
Vous l'aurez compris, cette œuvre est à déguster comme un bon vin : lentement, en savourant chaque image.
Bon appétit !
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