"Michel Vaillant" a été l'un de mes plus fidèles compagnons dans ma tendre enfance, l'un de mes héros préférés du journal TINTIN auquel j'étais abonné depuis mon plus jeune âge (ce fut "le Fantôme des 24 heures" qui m'initia !), même si je ne développai jamais la même passion pour la course automobile que mon cousin, par exemple. Relire 50 ans plus tard les premiers "Michel Vaillant" a donc tout de la "madeleine de Proust", mais il faut reconnaître qu'on a un peu de mal à dépasser le stade de la nostalgie : description minutieuse, mais ultra-conformiste dans ses valeurs comme dans sa prudence moraliste, d'une époque post-seconde guerre mondiale aujourd'hui disparue corps et bien, cette chronique un tantinet fastidieuse d'un sport qui en était encore à ses balbutiements n'a finalement rien d'un "classique". Du dessin figé et peu inspiré aux scénarios aussi insignifiants que fondamentalement déséquilibrés entre la passion pure de Graton pour le sport automobile et la nécessité d'intégrer des éléments "policiers" - largement ridicules - pour appâter le lecteur, il faut reconnaître tout cela ne "tient pas bien la route" ! [Critique écrite en 2008]