Les feuilles mortes se ramassent à l'appel
Pour moi la BD, c'est Astérix, Lucky Luke, Gaston Lagaffe... Ce sont des gags, des aventures, des jeux de mots, je n'avais encore jamais lu de bd qui me plongent dans un même état qu'un roman, avant cette année, et les conseils avisés d'un amateur du 9eme art.
Le Journal De Mon Père est emprunt d'une nostalgie universelle. Cet homme qui ne se rend compte de la véritable nature de son père qu'une fois qu'il est trop tard, c'est nous, c'est nous qui ne voyons pas tout ce qu'on manque, tout ce qu'on ignore, qui nous tournons sur notre quant-à-soi.
Yoichi se voit rappeler, lors de la veillée funèbre de son père, de qui celui ci était réellement, à coté de qui lui, Yoichi, est passé.
Comment ne pas faire le parallèle avec soi-même? Comment ne pas se dire que les rancoeurs que nous gardons envers nos parents, nos proches, ne sont au fond pas aussi importante que ce qu'on voudrait bien croire? Il est surement plus difficile d'entretenir une relation saine, aimante et reconnaissante que de fuir tous liens au travers d'une indépendance qu'on aurait chèrement gagnée.
A la fin de cette bd, que dis-je, de ce roman graphique, Taniguchi écrit qu'il ne sait pas si la bd était le bon moyen pour faire passer ses émotions, quant à son amour de sa terre natale qu'il avait, tout comme son personnage, fuit. Il écrit qu'il laisse son lecteur libre de juger si son choix d'un roman graphique, divisé en chapitres, était le bon.
Aucun doute là dessus, le visage, emprunt de nostalgie et de tristesse, qui est le masque de Yoichi tout au long de cette veillée funèbre, les dessins, précis, harmonieux, le texte, cette façon d'envisager l'histoire sous forme de chapitres, il est difficile de rester insensible à cette histoire et de ne pas se sentir concerné.
Avec tout ça, je me dis que ce fameux 9eme art, il serait bien temps que je m'y mettes.