Treizième tome des aventures du plus célèbre cow-boy de France, le Juge se révèle être un album relativement classique dans sa construction. En effet, on retrouve Lucky Luke en cow-boy, transportant un troupeau de vaches et devant retrouver la propriété de celui-ci, alors qu'un bandit, qui dirige une ville et se fait appeler Le Juge, car mettant en place une prétendu justice, le retient.
Roy Bean, le juge, tient avec lui l'album et son succès. Malheureusement, si le personnage n'est pas détestable, il a du mal à gagner une vraie sympathie du lecteur. De même, son rival, également un faux juge corrompu amène l'idée d'une fausse justice comme un produit de contrebande ce qui est bien étrange et jamais développé. Pourquoi une fausse justice se vendrait-elle un peu comme un faux whisky ? Pour le plaisir des pendaisons ?
Graphiquement, le tome est un réel succès avec un style maîtrisé. Morris n'ayant plus rien à prouver.
Pour le scénario, je suis cependant sceptique, si tout avant bien et de manière tranquille, l'absence de propos de fond, mais même d'humour me donne un constat plus nuancé pour avoir, finalement, le ressenti d'un tome assez moyen.
Petit détail : le rôle de l'instruction est central. Très clairement et bien que cela ne soit pas souvent mis au centre des histoires de Lucky Luke, l'éducation est présentée comme la source de la plus grande justice (le Juge devenant plus aimable en prenant le temps de lire le code civil), mais aussi de sérieux (seul le maître d'école et ses élèves ne croient pas aux fantômes et s'opposent à la condamnation à mort). Un sous-texte plaisant bien que mineur.
Notons cependant que le scénario souffre d'une volonté de copié la légende de Roy Bean mais de manière si exagérée, à la différence de Calimity Jane je trouve, qu'on a du mal à y croire. De même, l'ours domestique ressemble plus à un personnage de carton qu'à un animal crédible. On aurait aimer que le personne ait le droit à un traitement plus humanisant et non pas de l'ordre du personnage principal sans réel récit, tant le potentiel était présent.