Chaudement recommandée par mon libraire favori, je me lançais dans l'acquisition de ce pavé de la bande dessinée. Appréciant déjà le franc parler de Jean-Marc Jancovici et très intéressé par le sujet de l'avenir de l'humanité, ce titre ne pouvait que m'intéresser.
Le Monde sans fin se révèle indispensable à plus d'un titre. Si le dessin de Christophe Blain n'est pas ce que je préfère graphiquement parlant, il s'avère diablement efficace pour poser de façon lisible tous les nombreux concepts exposés par ce polytechnicien touche à tout.
Ce tome de quelques 193 pages ne se lira pas d'une traite. En effet, non seulement il est long mais il est également très dense en informations qu'il faut digérer au fur et à mesure de la lecture. Néanmoins, celles-ci sont distillées au compte goutte afin de favoriser leur assimilation. Structurées de façon très didactique, tout est très compréhensible, même par le béotien en sciences que je suis.
Tandis que j'avais, comme beaucoup, un certain nombre d'idées reçues sur l'énergie, la production, ce narratif m'a permis non seulement d'y voir plus clair mais de comprendre pourquoi certains choix, qui paraissent frappés au premier abord au coin du bon sens, sont en réalité de fausses bonnes idées (énergies soit disant renouvelables et vertes par exemple). La gloutonnerie insatiable des humains pour toujours plus de possessions, de dépenses et de conquêtes est même expliquée physiologiquement.
C'est ainsi qu'en dépit de nos nombreux travers, il semble exister une possibilité, certes mince, de survie pour cette espèce invasive qui imagine dans son aveuglement pouvoir croître à l'infini dans un monde fini. Le choix de la sobriété avant d'être contraints par la pauvreté, cesser de demeurer dans le déni pour cautionner notre inaction sont des pistes pour éviter que notre planète ne devienne invivable pour notre espèce et de nombreuses autres au passage. Cela dit, si notre manque de sagesse conduit à notre disparition, les quelques formes de vie qui survivront encore auront de beaux jours devant elles pour s'adapter aux évolutions climatiques majeures induites par l'humanité insouciante. C'est déjà ça...