Quand Spirou et Fantasio jouent les documentaristes animaliers et découvrent la jungle

Avec Le Nid des marsupilamis (1960), André Franquin nous offre une aventure un peu à part dans l’univers de Spirou et Fantasio. Ici, pas de méchant à moustache ni de complot international, mais une exploration naturaliste et pleine de tendresse autour du mythique marsupilami. Cet album est un mélange savoureux de comédie, d’aventure, et d’un peu de pédagogie (parce que oui, même en BD, il faut apprendre à respecter la faune).


L’histoire débute lorsque Spirou et Fantasio, accompagnés de leur fidèle comparse scientifique le Comte de Champignac, décident de partir en Palombie pour filmer le marsupilami dans son habitat naturel. Ce qui commence comme un simple projet documentaire se transforme vite en une odyssée semée d’embûches, où nos héros découvrent les merveilles (et les dangers) de la jungle. Entre animaux farfelus, gadgets improbables, et les facéties du marsupilami, l’aventure prend une tournure aussi imprévisible que comique.


Le marsupilami est évidemment la star incontestée de l’album. Avec sa queue infiniment pratique, son appétit insatiable pour les piranhas, et son caractère espiègle, il vole la vedette à chaque apparition. Sa famille, introduite ici avec tendresse, ajoute une dimension nouvelle et touchante à ce personnage déjà culte.


Spirou et Fantasio, bien que relégués au second plan par la faune locale, restent fidèles à eux-mêmes. Spirou, toujours rationnel et débrouillard, gère les crises avec son calme habituel, tandis que Fantasio, plus impulsif, se retrouve souvent dans des situations absurdes. Le duo fonctionne à merveille, notamment dans leurs interactions avec Champignac, dont les inventions et remarques scientifiques apportent une touche supplémentaire d’humour.


Visuellement, Franquin est en pleine forme. Les décors luxuriants de la jungle palombienne regorgent de détails, des lianes aux insectes, donnant une profondeur et une richesse au monde sauvage où évoluent nos héros. Les expressions des personnages, en particulier celles du marsupilami et de sa progéniture, capturent parfaitement l’esprit espiègle et farfelu de l’histoire.


Narrativement, Le Nid des marsupilamis s’éloigne des intrigues habituelles de la série pour se concentrer sur un récit contemplatif et léger. Si l’absence de véritable antagoniste ou de grand suspense peut dérouter les amateurs d’action, cet album compense largement par son humour et son ambiance unique. Les dialogues, comme toujours chez Franquin, sont pleins de vivacité et de charme, avec quelques jeux de mots bien placés.


Cependant, l’album peut parfois donner l’impression de traîner un peu en longueur, notamment dans les passages plus descriptifs. Ce choix, bien qu’intentionnel pour renforcer l’aspect documentaire, peut freiner légèrement le rythme de l’aventure.


En résumé, Le Nid des marsupilamis est une parenthèse originale et rafraîchissante dans la série Spirou et Fantasio. Avec son mélange d’humour, de tendresse, et d’un soupçon de pédagogie, cet album célèbre la nature et le marsupilami de manière brillante. Un voyage en Palombie où l’on rit, s’émerveille, et découvre que la vraie star, c’est toujours celui qui sait attraper les piranhas à la chaîne.

CinephageAiguise
7

Créée

le 20 déc. 2024

Critique lue 17 fois

1 j'aime

3 commentaires

Critique lue 17 fois

1
3

D'autres avis sur Le Nid des marsupilamis - Spirou et Fantasio, tome 12

Du même critique

La Serpe d'or - Astérix, tome 2
CinephageAiguise
7

Quand Astérix et Obélix découvrent Lutèce

Avec La Serpe d’or (1962), René Goscinny et Albert Uderzo emmènent Astérix et Obélix dans leur première grande aventure hors du village, direction Lutèce. L’occasion de découvrir que les Gaulois ne...

le 20 déc. 2024

4 j'aime