Ultime tome de cette première guerre universelle, je me permettrai, par honnêteté intellectuelle, de revenir sur mon rapport à Universal War One, avant de débuter à proprement parler ma critique.


Cela fait des années que l'on m'a dit de lire Universal War One. J'ai profité de l'été 2018 pour enfin commencer cette quête. J'avais des grandes attentes, et l'on m'avait prévenu que la BD, monument lors de sa sortie, avait souffert des années : la concurrence étant rude en terme de science-fiction, son côté novateur était moins visible. J'ai peu aimé le début de la série. J'ai apprécié la suite mais petit à petit l'intérêt se faisait minoritaire à travers les planches et je voyais plutôt les défauts et les manques de ce que j'aurai aimé voir.
Puis le tome 5 a totalement changé la donne, me donnant une folle envie de dévorer ce dernier et ultime tome. Si la conclusion n'est pas parfaite on ne peut qu'être impressionné par la maîtrise de la tension dans ce dernier acte. Tout un nouvel univers se dresse devant nous et maintenant que nous connaissons bien les règles du jeu nous pouvons pleinement en profiter.


Dans ce sixième tome, Milorad et Amina, désormais âgés, accompagnent Kate et Kalish (finalement pas si suicidé que cela) dans leur tentative désespéré de mettre en place une fuite pour les quelques esprits libres de ce monde dictatorial et ultra-capitaliste qu'est le système solaire actuel.
L'affrontement pour un monde meilleur est alors lancé d'une part. Mais qui est ce mystérieux monsieur Thin qui manipule tout le monde ? Est-ce qu'une guerre non plus stellaire mais universelle se prépare ?


Comme je le disais la tension est vibrante dans ce tome qui prend un malin plaisir à jouer avec nous. La présentation d'une mars contrôlée par le CIC et de l'avenir de l'humanité est glaciale mais en même temps très efficace. Je soupire en voyant qu'un tome présente mieux cet univers que les trois premiers tomes ne l'avaient fait pour le monde antérieur.
Ce tome offre réellement de l'action passant par les phases d'espionnages, de trahison, de confiance, de réflexion politique. On en a pour son argent avec un parfait mélange entre les conversations et l'action pure.
Les révélations finales qui se succèdent impressionnent et amènent le lecteur dans un sentiment de perdition face à l'ensemble de l'oeuvre. Il est amené à s'interroger sur ce qu'il a lu, ce qu'il a cru et ce qui s'est réellement passé. Ce sentiment est couplé à un échec qui est cependant de courte durée : l'enchaînement des émotions entre crainte et espoir ne cesse d'avoir lieu. Je vous le dis, Le Patriarche est un tome qui jouera avec vos nerfs et vous amènera dans bien des états émotionnels.


Même la présence de Kalish est selon moi un avantage. Si je déteste le fait qu'il soit devenu très rapidement le personnage central de l'oeuvre, éclipsant clairement les autres membres de Purgatory (et ce tome va encore plus loin, le présentant comme un messie assumé), je dois bien avouer que Bajram a eu la bonne idée de nous surprendre avec sa survie.


Est-ce que ce tome a alors des défauts ? Des facilités scénaristiques certaines oui : la téléportation et le dernier voyage dans le temps semblent vraiment facilité le récit juste pour conclure. On a également un grand méchant, certes surprenant et déstabilisant au possible mais qui, in fine, est peu crédible : un personnage qui est entièrement déterminé dans sa volonté de tout détruire via une décision faite il y a plus de 80 ans ! Il y a un côté un peu gros et bien peu réaliste.
Je trouve également que si le ton anti-capitaliste est des plus crédible dans cet avenir de Mars, la conclusion sonne un peu facile également dans le message proposé. Enfin l'aspect « religieux » ne me fait clairement pas adhérer à cela.


Malgré tout ce dernier tome propose une conclusion plaisante et qui remonte même le goût général de toute la saga. Un vrai plaisir d'avoir lu Universal War One, un vrai plaisir de m'être accroché. Et un plaisir aussi d'avoir enfin réalisé une promesse vieille de plus de 4 ans maintenant à une des personnes les plus essentielles que j'ai pu connaître : « oui, promis, je vais lire cette BD ».
Un voyage à travers le temps.

mavhoc
8
Écrit par

Créée

le 9 sept. 2018

Critique lue 144 fois

1 j'aime

mavhoc

Écrit par

Critique lue 144 fois

1

D'autres avis sur Le Patriarche - Universal War One, tome 6

Le Patriarche - Universal War One, tome 6
Wilane
10

La fin d'UW1 et l'amorce d'UW2

Je n'ai rien trouvé de mieux à faire que le relire une fois terminé, et ça ne m'arrive jamais. Voilà un tome qui clos bien la saga des UW1 et amorce déjà celle des UW2. C'est bien mené, le dénouement...

le 5 mars 2014

2 j'aime

1

Le Patriarche - Universal War One, tome 6
Marco
10

Critique de Le Patriarche - Universal War One, tome 6 par Marco

Quelle épopée mes aïeux!!! La fin de UW1 est riche en révélations et rebondissement. Moult personnes critiquent cette fin et y voient un Deus Ex-Machina. Moi j'y vois juste une histoire cohérente,...

le 27 sept. 2013

2 j'aime

Du même critique

Monty Python - Sacré Graal !
mavhoc
3

J'ai presque honte de ne pas aimer

Ce que je vais dire va surement sembler un peu bête, mais globalement je chie sur les critiques contemporaines professionnelles. Mon respect va aux avis des membres actifs du milieu du cinéma, ainsi...

le 23 mai 2014

76 j'aime

13

Black Book
mavhoc
5

Public aveuglé

Salué par la critique Black Book nous montre l'amour de Paul Verhoeven pour les scénarios longs sans longueur et les œuvres dotées d'image marquante. L'esthétisme ultra-soignée du film qui est...

le 5 mars 2016

37 j'aime

9

The Crown
mavhoc
7

Anti-binge-watching

Curieuse série que The Crown. Curieuse puisqu'elle se concentre sur la vie d'Elizabeth II, c'est-à-dire La Reine du XXe siècle, mais une reine sans pouvoir. The Crown est une série qui s'oppose à...

le 24 avr. 2019

28 j'aime

2