Après un premier tome qui posait le contexte et les personnages, ce second tome de la série "Borgia" des expérimentés Jodorowsky et Manara promettait une belle montée en puissance du scénario.
Hélas, force m'a été de constater que les seules montées en puissance que j'ai constatées sont celles de la violence et de la luxure. Jusque-là, tout est cohérent, me direz-vous, puisqu'il s'agit de la dynastie maudite des Borgia, voleurs, assassins et dépravés incestueux s'il en est mais j'ai tout de même regretté que ces traits outranciers nuisent à l'action en elle-même.
De quoi s'agit-il ici ? Du mariage la belle Lucrèce, le fille du pape Alexandre VI, avec le seigneur Sforza afin d'asseoir la puissance de la famille. Retirée du couvent, Lucrèce devient rapidement la reine de beauté de Rome qui à cette époque est la soeur cadette de Sodome et Gomorrhe. Offerte à son frère César, la virginité de la jeune fille devient le pacte de sang secret qui unit tous les membres de la famille dans une complicité monstrueuse.
Si le scénario m'a paru bien mince, Jodorowsky s'ébattant gaiement dans le cliché, je ne fus pas déçue en revanche par le dessin de Manara dont le style complaisamment dévêtu s'accommode très bien d'une période et d'un pays où la pudeur était réellement quasi inexistante. Les charmes sublimés de Lucrèce sont rendus encore plus éclatants par la galerie de personnages particulièrement hideux qui l'entoure. Mais le ver est dans le fruit, c'est en tout cas ce que semble annoncer le prochain tome...