Le Pouvoir et l'Inceste - Borgia, tome 2 par Alligator
Toujours aussi bien dessinée et colorisée, cette série s'offre un tome 2 dans la continuité de ton du premier : toujours aussi abjects, les personnages s'installent sur le trône pontifical et usent des stratagèmes les plus ignobles pour arriver à leur fin. Certaines cases sont encore une fois superbes, dans l'opulence de détails, dans la grandeur des décors et des sujets. Pourtant j'avoue avoir tiqué à une ou deux reprises sur une planche où certains personnages sont un peu trop caricaturaux. Le texte peut alors passer pour mal écrit. On sort un peu de la maîtrise habituelle.
Reste que j'aime toujours autant cette outrance, cette vulgarité étalée. Plus c'est gros et gras, mieux c'est. Comme si les Borgia, leurs orgies, leur arrivisme politique, leur cupidité absolue étaient un genre en soi. Sur certaines planches, on retrouve cette couche adipeuse de vice qu'un Abel Gance a filmé complaisamment.
Les Borgia titillent les instincts les plus bas de tout un chacun. Ils incarnent tous les mauvais penchants que la civilisation s'échine à dompter. Les Borgia sont la désinhibition folle, sont déchaînés et on sent bien que Manara et Jodo prennent le pli avec délice, comme des gamins faisant une mauvaise blague.