Après plusieurs ères de Spirou et Fantasio comme Franquin ou Fournier où l'on retrouvait des clichés racistes insultants, Le Rayon noir de Tome et Janry, lui, essaie de critiquer le racisme

(ce qui est ironique quand on voit des clichés racistes [ainsi que sexistes, xénophobes...ou encore homophobes] dans des albums écrits/dessinés de leurs mains)

La tentative est-elle réussie? C'est ce que nous allons voir.

À Champignac, le Comte reçoit l'invention d'un ami suédois changeant la peau blanche en peau noire. Invention dont Spirou et Fantasio vont faire les frais.

Première chose changeant beaucoup des tomes précédents: l'histoire se déroule entièrement à Champignac alors que ça n'avait plus été le cas depuis Panade à Champignac. Le Rayon noir n'est donc pas une aventure mais un récit à domicile plus zen que les précédents voyages à travers le monde.

Ce qui fait qu'on voit davantage les habitants du village contrairement aux tomes précédents où ils n'étaient plus apparus.

De plus, le maire, Dupilon et Duplumier ne sont plus les seuls à être mis en avant vu que Champignac va finir en pleine zizanie étant donné que des habitants sont également victimes du rayon noir.

Tome et Janry se servent-ils donc réellement de ces habitants pour critiquer le racisme? Ben pas vraiment. En réalité Le Rayon noir parle surtout de peur de l'inconnu et de l'hypocrisie avec des habitants se disant "bonjour" entre eux quand ils sont blancs puis rechignant à adresser la parole à leurs voisins lorsque le rayon noir fait effet sur eux.

Ce qui amène des bagarres générales ridicules.

Quant à ce qui censé être le sujet principal, il est, certes, traité de manière plus sérieuse quand Spirou et Fantasio ne parviennent pas à se faire entendre après que le rayon noir ait fait des siennes sur eux, mais il demeure à peine survolé alors qu'il aurait put être poussé plus loin.

De plus, l'histoire se résout non pas parce que les villageois ont compris que leurs préjugés étaient faux mais parce que l'effet du rayon noir est temporaire. Ce qui laisse un goût amer car, selon l'album, au final, peu importe si les gens agissent mal, il faut leur pardonner car ils ne sont pas méchants mais juste un peu stupides.

Pfff! Allez dire aux vraies victimes de préjugés poussant les gens à aller jusqu'à les brutaliser; voire pire.

De plus, quand un récit soit-disant anti-raciste laisse passer des mots comme "bamboula", c'est du gros f*utage de g*eule! Le fait que ces mots sortent de la bouche d'un méchant (à savoir Vito Cortizone [encore?! Sérieux, messieurs Tome et Janry, vous pourriez pas créer un nouveau méchant plutôt que d'utiliser toujours le même?]) étant censé être un exemple à ne pas suivre ne légitime pas leurs présences car il n'est jamais réellement montré que ce ne sont pas à ne pas prononcer.

De plus, le fait que comme ce sont des personnages blancs qui sont devenus noirs, ces personnages sont plus des black-faces qu'autre chose.

Et Le Rayon noir n'a pas l'excuse de dater d'une vieille époque où les black-faces ne choquaient personne car il date des ANNEES 90!

_on sent que l'influence de création de cet album est le 'Village Bamboula' créé en mode publicité pour vendre des biscuits.(oui, ce village a bel et bien existé)_

Inexcusable!

En dehors de tout ceci, l'album n'est pas réellement passionnant étant donné qu'il fait un peu trop Sous-Franquin au niveau de son humour et de son ambiance alors que dans les tomes précédents, Tome et Janry s'étaient appropriés l'univers de Spirou et Fantasio tout en créant leur propre style.

Bref, un album très dispensable.

BlackBoomerang
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le 1 oct. 2023

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