Pas de retour vers le passé

Le Réveil du Z est la seconde partie du diptyque consacré au voyage dans le temps après L'Horloger et la comète. Dans le tome précédent, le voyage est effectué vers le passé, et c'est tout naturel que le voyage du tome suivant s'effectue vers le futur. Tome et Janry s'amuse à l'évidence dans ce tome à jouer d'un futur dystopique. Le coté sombre de l'album est contrebalancé par les nombreux gags sur le décalage entre notre époque et ce lointain futur.
Comme pour les albums précédents, les deux auteurs continuent de s'inscrire dans l'héritage des années Franquin en utilisant une entourloupe pour pouvoir utiliser Zorglub sans se mettre en porte-à-faux avec la continuité des albums de Franquin (pour qui les deux auteurs n'ont jamais caché leur vénération) dans lesquels Zorglub était redevenu allié avec le Comte de Champignac.

Si le scénario prend du temps à s'installer et manque un peu d'originalité, nos deux compères se font plaisir en multipliant les gadgets futuristes dont ils sont friands et en étant plus sombre par rapport aux questions qu'ils posent vis à vis du futur.

Le réveil du Z est un hommage à l'univers de Spirou comme voulu par Franquin, mais à force de vouloir rendre hommage au maître de Marcinelle, Tome et Janry s'essoufflent un peu, et on les sent à bout de course. Ils ont conscience de cela, et ce thème du passé qu'on ne peut vraiment retrouver est directement intégré à cet album avec ces éléments issus du passé qui se désagrègent à force d'essayer d'être imités (la zorglangue du nouveau Zorglub en est un exemple flagrant). Notre duo à conscience qu' il va devoir commencer à se détacher de cet héritage pour voler de leurs propres ailes et amener la série sur leur propre terrain, ce qui entraînera les modifications que va subir la série au niveau du ton comme des intrigues dans les albums suivants.