Ayant grandi avec les premiers pastiches de Blake & Mortimer par les successeurs de Jacobs, je ne m'étais jamais senti floué... jusqu'à cette décennie. Il semble désormais clair que B&M est devenu un marché à remplir chaque année, et que les auteurs ont du mal à trouver de nouvelles idées pertinentes. Il semble qu'après avoir joué à fond la carte de la SF, puis de l'archéologie rocambolesque, et aller jusqu'à invoquer Jacobs himself avec un sequel et un prequel de ses albums il n'y ait plus rien, sauf une foule de fans hardcore tel moi prêts à acheter n'importe quoi.
Ici, l'histoire est pourrie. D'accord Jacobs avait souvent mis de côté Blake, mais à ce point? Et pourquoi utiliser Olrik puisqu'il ne sert à rien dans sa prison? On se retrouve dans un jeu de piste à la Benjamin Gates entre Mortimer et les insipides sbires d'Olrik (qui n'essayeront même pas de le tuer, juste l'assommer, voyez les enjeux). L'intrigue met des plombes à décoller entre la fête vénitienne et la fête londonienne, pour accoucher d'un simple concours financier. Plus question de sauver le monde ou de faire de grandes découvertes scientifiques, là faut juste permettre à l'ex de Mortimer de gagner beaucoup d'argent en mobilisant le MI5!
B&M font partie d'un monde parallèle où l'empire jaune a envahi le monde depuis Lhassa, mais de plus en plus, à chaque découverte, ils garderont le secret pour éviter des répercussions sur notre histoire! Grotesque.
Nous remarquerons enfin que le vieux professeur Mortimer s'est trouvé une assistante pour son périple italien, et nous ne sommes pas censés voir le gros twist de fin d'album qui saute aux yeux, dès la couverture.
Franchement évitable