Le troisième testament, premier cycle, est une série extraordinaire qui m'a émerveillé au cours de sa lecture puis de mes nombreuses relectures. Elle possède à mon sens une caractéristique très rare dans les œuvres mêlant réel et fantastique au moyen âge : un scénario parfaitement ficelé de bout en bout.
Contrairement à de nombreuses BD heroic-fantasy qui offrent un premier tome séduisant puis s'effondrent littéralement lorsque la part de fantastique se doit "de coller" à la cohérence du scénario, le premier cycle avait réussi un exercice d'équilibriste rare en proposant une intrigue quasi -policière très solide et pourtant empreinte de mystique et de fantastique.
L'œuvre gardait une part d'ombre qui lui conférait une grande beauté.
Le deuxième cycle "Julius", bien que globalement inférieur en qualité, ne manque pas d'intérêt et c'est avec une certaine impatience que j'ai attendu les différents tomes précédents. A nouveau et comme dans le premier cycle, le dernier tome de la série détient un rôle couperet, tous les morceaux du puzzle devant s'assembler pour donner un sens final au discours.
Mais cette fois-ci la mécanique se dérègle et ce dernier tome ne tient pas ses promesses. Faute à un scénario poussif et prévisible ou les atermoiements des personnages principaux finissent par lasser et à un manque de grandeur des scènes proposées.
Il ne reste que les braises du feu épique qui a soufflé sur cette série. Les longues cases introductives à la confrontation finale augmentent la déception liée à la pauvreté de son contenu, aussi bien dans l'originalité de l'action que dans le message proposé, qui pouvait être un point fort et démarquant du 2ème cycle au vu des 4 premiers tomes. La couverture, copie conforme du premier tome paru, et se voulant probablement hommage, apparaît alors comme un aveu de manque d'inspiration plus que toute autre chose.
Julius restera une bonne BD, avec un final malheureusement pas à la hauteur. Peut-être les 4 premiers tomes se suffisaient-ils à eux mêmes ?