Marianne arrive en Bretagne pour peindre le portrait d'Héloïse afin de satisfaire une commande visant un mariage arrangé. Elle partage pour quelques jours la maison de famille au côté de la servante Sophie. Livrées à elles-mêmes , les 3 femmes s'affranchissent du puritanisme de leur époque pour évoluer dans un monde régi par leur propres conventions.
Parenthèse enchantée ?
Le film est servi par un splendide travail de photographie et se révèle d'une grande beauté , créant une atmosphère intimiste, presque surréaliste. Quelques scènes très réussies émaillent le film (arrivée en barque, jeu de cartes, opéra, feu de saint jean,...), toutes réunies par un invisible fil d’Ariane : l'absence de dialogue. Toute la magie provoquée s'évanouit lorsque commence les échanges verbeux.
Le choix malheureux d'un dialogue ampoulé, sans réelle profondeur, au rythme saccadé est massacré par Adèle Haenel (paralysée par une crampe perpétuelle de la machoire) tandis que sa partenaire suffoque en hauts le coeur contrariés toutes les 15 secondes comme la vierge effarouchée qu'elle n'est pas. On remarquera cependant la belle performance de second rôle de Luana Bajrami.
Le scénario (prix à cannes, probablement une farce de mauvais goût suite à une nuit trop riche en cocaïne du jury ) est attendu en tout point mais reste dispensable puisque on vient ici surtout chercher le contenu (vide) plus que l'histoire.
En omettant les spectateurs quittant la séance, on reste donc de glace devant le destin de ces femmes qui ne provoque aucune émotion. Est-ce à dessein ? Les dernières minutes du film semblent indiquer le contraire...Grands sentimentaux, pas d'inquiétude, vous ne risquez pas de lâcher une larme cette fois-ci.
C'est donc aussi bien défendu par la critique que raté, même s'il ne manque que des actrices de plus haut standing (ou mieux dirigées) pour faire mouche. Allez ou retournez plutôt voir Tess, Mr.Turner ou la jeune fille à la perle, d'un autre calibre.