Pourvu que le 18 septembre prochain, quand sortira ce "Portrait de la jeune fille en feu", les critiques professionnels ne le réduisent pas à un manifeste sur la condition féminine, ou pire à une œuvre sur un amour saphique.
Car ce serait faire injure au travail de Céline Sciamma que réduire son film à cela. En effet elle décrit ici l'universel à travers le singulier, ses femmes sont l'humanité, leur passion est la nôtre, nous avons tous le droit à une page 28, de reconnaître chez l'autre la gêne dans la lèvre pincée, nous sommes tous tentés de laisser les regrets surpasser les souvenirs, nous devrions tous laisser à l'être caressé un morceau d'inachevé à compléter, renoncer pour mieux aimer.
Qui ne s'est jamais demandé tel Orphée s'il devait se retourner...
Pourvu que le 18 septembre prochain les prescripteurs disent que ce "Portrait de la jeune fille en feu" est simplement un grand film sur le REGARD...