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Depuis les New52, le moins que l’on puisse dire c’est que l’équipe phare de DC Comics, la Justice League, peine à trouver son rythme et à nous offrir un intérêt digne des membres qui l’a composent. Histoires navrantes, personnages tellement différents de ceux que l’on peut suivre dans les séries solo, dessins mous, dialogues puérils, rien n’arrivait à sauver un minimum le titre.

Frappé par un missile de la marine américaine, le Royaume d’Atlantis, dirigé par le frère d’Aquaman, décide d’attaquer la côte Est des États-Unis en guise de représailles. Boston, Metropolis, Gotham City, aucune ville n’est épargnée. Les héros de la Justice League se réunissent alors pour tenter d’empêcher la destruction totale du monde, mais réalisent bien vite leur impuissance face à l’armée atlante. (Contenu : Justice League #13-17 + Aquaman #14-16)

Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous avons droit à une courte saga centrée sur Wonder Woman, qui marque l’arrivée de l’une de ses ennemies les plus intimes Cheetah ! Origines classiques et acceptables mais la saga souffre d’une Wonder Woman toujours aussi solitaire et du début officiel du couple qu’elle forme avec Superman… Je ne suis pas partisan de ce couple, et Bruce Wayne non plus. Ce Batman big brother c’est peut-être la seule chose de sympa à retenir.
Et ne parlons pas trop des dessins de Tony S. Daniel qui sont tout simplement immondes la plupart du temps. Des visages hideux, des cases complètement foirées. Sa Cheetah est plutôt sympa par contre !

Commence ensuite le gros du tome : le Trône d’Atlantide. Grosse saga qui traverse Justice League et Aquaman. Geoff Johns toujours au scénario, secondé au dessin par Paul Pelletier et Ivan Reis. Tout de suite graphiquement on fait un bond dans la qualité et la beauté ! Les deux artistes font un travail magnifique sur l’eau et ses effets, sur la pluie, les vagues, la moindre goutte. On pourrait presque croire que l’on va se faire éclabousser. L’action est bien retranscrite, et les deux artistes nous gratifient de quelques doubles pages époustouflantes.

L’histoire de départ est très simple. Suite à un problème technique des missiles sont envoyés sur l’Atlantide, la réponse ne se fait attendre, et en suivant un plan d’attaque, d’invasion, mis en place il y a longtemps par Aquaman, son frère Orm s’en prend au monde de la surface. Et la réponse est d’une rare violence. Des milliers de morts à Gotham, Metropolis et Boston. Des vagues dévastatrices engloutissent bâtiments et êtres humains sans que nos héros ne puissent rien faire ! D’ailleurs, eux aussi font se faire mâter par Orm ! Heureusement, Cyborg, qui va davantage se sacrifier pour l’équipe, décide de lancer dans le grand bain de potentielles nouvelles recrues !
Et alors qu’une guerre ouverte démarre sous des trombes d’eau, un troisième groupe rentre en jeu…

Gros complot, trahison inattendue, un poil de politique, de l’action à gogo, tous les ingrédients sont là pour nous offrir une bonne grosse saga. Et nous l’avons. C’est assez plaisant de suivre une intrigue intéressante de Justice League. Cependant tout n’est pas rose. Si Aquaman est vraiment mis en avant, si de la profondeur lui est donnée, si il a le droit à de bons échanges notamment avec Batman, et si on enlève l’exception présente depuis le début de la série : Cyborg, le reste de l’équipe est encore une fois décevante, voire inutile, voire tout simplement absente (Flash, Green Lantern) ! Et Geoff Johns nous gratifie toujours de dialogues d’une pauvreté affligeante. Ne parlons pas de la crédibilité du couple Wonder Woman/Superman… Dommage car on sait que cela peut fonctionner, notamment avec le duo Arthur/Bruce, où la tension entre les deux pour prendre la tête de l’équipe s’efface pour laisser place à du respect, à de l’écoute. Rien de bien extraordinaire non plus, mais par rapport à ce que l’on a eu jusqu’à maintenant c’est un bon progrès.

En fait la saga est bonne mais on a plus l’impression qu’elle est là pour booster Aquaman seul plutôt que toute l’équipe. Alors que la série propre à Arthur est déjà formidable. Il est dommage de ne pas avoir effectué ce travail sur tous les personnages. Si Cyborg reste égal à lui-même en temps que ciment du groupe, Green Lantern a démissionné, Flash est absent, Superman et Wonder Woman sont inutiles, heureusement Mera est là et on l’a voit plus que le couple Clark/Diana, et de nouveaux personnages sont introduits pour éventuellement rejoindre la League.

L’histoire est bien écrite, bien imaginée, bien construite et bien amenée, on ne peut qu’éprouver la même surprise et le même dégoût qu’Arthur en découvrant pour quelle raison autant de gens soient morts ! Si le statut d’Aquaman change complètement à la fin de cette saga, en bien, celui de la League change également mais pas forcément en bien. En effet, une nouvelle fois des dissensions entre les membres se font ressentir par les habitants de la Terre. A chaque fois que la Justice League fait une sortie, ils sauvent le monde certes mais surtout montrent qu’il n’y a pas d’équipe dans le fond. Cette attaque atlante est la goutte d’eau qu’espérait Amanda Waller…

Si la League s’apprête à recruter, si Amanda Waller s’apprête à recruter, une tierce personne semble se préparer à la même chose, mais au vue de ses possibilités de choix, elle n’est pas du même côté de la ligne. L’avenir s’annonce toujours plus sombre pour la Justice League…

Bref, à chaque fois qu’un arc de la Justice League se termine, on se dit que cela ne peut être pire pour cette équipe, enfin ce regroupement de héros, et pourtant à chaque fois… Mais pour la première fois nous avons le droit à une bonne histoire, où tous les ingrédients pour en faire une lecture captivante sont là, auxquels on peut rajouter des dessins époustouflants. Néanmoins de nombreux défauts persistent (dialogues, travail sur les personnages, pas d’équipe, ce n’est pas non plus l’histoire du siècle…) et la saga sert surtout Aquaman plutôt que la Justice League. En progrès !
Romain_Bouvet
7
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le 29 mai 2014

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Romain Bouvet

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