La première fois que j’ai voulu me lancer dans le premier tome des Archives de la Suicide Squad, on m’a expliqué, qu’il serait bien de lire d’abord la Légende de Darkseid. Je regrette fortement d’avoir écouté ce conseil. C’est d’ailleurs pour cela, à cause de cette lecture pas à la hauteur de ce que l’on m’annonçait, que j’ai décalé la lecture de ce premier tome. De peur de tomber sur quelque chose d’aussi redondant et qui m’endorme. L’envie de découvrir les origines de la Suicide Squad moderne m’aura poussé à tenter, malgré tout l’aventure de ce large pavé.
Afin de protéger les intérêts et la sécurité du monde libre, Amanda Waller dirige un programme ultra-secret de recrutement d’anciens super-vilains condamnés à perpétuité. En échange d’une remise de peine, ceux-ci accomplissent les missions les plus dangereuses,, risquant à chaque fois leur vie. Deadshot, Captain Boomerang, l’Enchanteresse ou Nightshade font désormais partie de ce qu’ils ont surnommé « la Suicide Squad ».
(Contient les épisodes #1 à 16 de Suicide Squad, #14 et #28 de Secret Origins, #1 de Doom Patrol/Suicide Squad et #13 de Justice League International)
La Suicide Squad, c’est quand même une belle promesse. Des missions trop tendancieuses pour être accomplies par nos valeureux héros, que l’on refile à des super-vilains en leur donnant carte blanche. Forcément, avec un tel point de départ on s’attend à des intrigues pas très travaillées où nos protagonistes tuent à tout va. Et franchement, on adorrais ! Mais la Suicide Squad, ce n’est pas que cela. John Ostrander va faire en sorte de travailler chacun de ses personnages ! (Bon, certains le seront plus que d’autres.)
La Suicide Squad, c’est une idée d’Amanda Waller. Cette femme implacable parvient à avoir l’aval d’une telle idée de la part du président Dixon. Le tome a d’ailleurs la bonne idée de remonter aux prémices d’une telle équipe lors de la Seconde Guerre Mondiale. Cela permet aux lecteurs de partir avec de bonnes bases, et au président d’accepter plus facilement cette idée folle.
Une fois les mains libres, Amanda monte son équipe, et l’on retrouve des personnages aussi doués qu’inquiétants, comme Deadshot, l’Enchanteresse, Captain Boomerang, Nightshade ou encore Tigre de Bronze. Tous ne sont pas des criminels, et Waller est obligée de mettre le colonel Rick Flag à la tête de l’équipe. Un sérieux gage de sécurité… quoique…
D’autres membres font parti de l’équipe. Des personnages plus secondaires, et donc sacrifiables. Qui vont l’être et qui montrent à quel point l’équipe va être chamboulée, et ce, dès les premiers épisodes.
Ces premiers épisodes nous montrent un peu comment les choses marchent, les personnages qui sont sacrifiables et ceux qui vont être le ciment de l’équipe et surtout nous en apprendre un peu plus sur ces différents personnages et sur la façon dont ils vont évoluer. Parce qu’il faut bien reconnaître que les personnages vont pas mal évoluer au cours de cette première grosse quinzaine d’épisodes.
On découvre que Rick Flag a un très lourd passé, et lorsqu’il lui revient en plein visage, il a bien du mal à conserver la rigueur qu’on lui connaît. Il devient, très, souvent, un personnage fragile et qui n’inspire pas spécialement confiance.
L’Enchanteresse quand elle, personnellement, est un personnage des plus agaçant. Elle se résume à un « monstre » qu’on lâche en cas de besoin, et qui hurle qu’elle se vengera un jour prochain alors qu’on tente de la renfermer dans le corps de la pauvre June Moon. Toujours la même rengaine, le même schéma narratif, c’est répétitif et le personnage perd tout intérêt très rapidement. Et ce ne sont pas des pirouettes narratives, comme l’aide apportée par Madame Xanadu, qui change quoi que ce soit…
Outre Amanda Waller, personnage absolument fascinant et savoureux, celui, ou plutôt celle qui m’a le plus intéressé, dans ce premier tome est, sans conteste, le personnage de Nightshade. Pourtant elle apparaît sur la pointe des pieds dans cette série. Simple agent double, avec des pouvoirs plus que bienvenus dans une telle équipe, avec de telles missions. Elle prend de plus en plus de plus, gagne en intérêt et en profondeur. Et d’ailleurs, l’intrigue le plus sympa et prenante, est centrée sur elle, ses origines, ses pouvoirs et sa famille. On découvre enfin qu’elle est cette mission que Waller lui a promis. Clairement le personnage qui m’a le plus marqué dans ce tome.
Les intrigues proposées par Ostrander gagnent en profondeur avec le temps. La présentation des forces en présence et des personnages, laisse peu à peu place à des missions plus intéressantes, plus complètes. Notamment avec la fin de ce tome. La quête de Nightshade et l’intrigue qui en découle en toute fin. Nous laissant nous ronger les ongles jusqu’au prochain tome. Toute la partie en Russie est également très réussie et vraiment passionnante. En règle générale, le travail d’Ostrander est d’une très grande qualité.
Graphiquement, je suis très old school, donc forcément, j’adhère complètement au travail proposé par Luke McDonnell. J’ai tout de suite adoré ses dessins, un plaisir case après case. Les personnages sont top, l’action superbement bien rendue, les cases vivantes, personnellement c’est juste un régal pour les yeux.
Bref, je suis rentré tout de suite dans ces premiers épisodes de la Suicide Squad. Si la violence que l’on peut retrouver à notre époque n’est pas encore présente, les intrigues passionnantes et le travail des personnage la remplace sans difficulté. J’aime beaucoup toutes ces sous-intrigues, tous ces développements sur les personnages. Une série avec des personnages forts et travaillés c’est gage d’intérêt. Belle surprise, belle découverte. Vivement le tome 2.