Cette nouvelle longue, ou roman court de Lovecraft, est sans doute celle que j'aime le moins. Le recueil du même nom est intéressant, mais ce serait une erreur d'acheter uniquement celle-ci.
Le personnage décrit tout ce qui lui arrive de façon clinique et robotique, les autres personnages s'expriment par blocs de plusieurs pages (le degré zéro du dialogue), et au discours rapporté la plupart du temps. Le pire, c'est que Zadok, le personnage du vieil alcoolique mystérieux (quelle imagination) a un parlé campagnard qui lui fait retirer la plupart des syllabes, et ça dure un chapitre entier. C'est infernal à lire. J'ai fini par sauter ce chapitre. Pour le reste, je résume : le héros arrive dans une ville inquiétante, il finit par se faire pourchasser alors il s'en va. C'est inintéressant au possible. C'est vraiment l'histoire d'un mec qui visite une cité mal famée, en ruine, qui pue le poisson.
Si au moins on avait des descriptions étonnantes de créatures...mais on sait tous que ce n'est pas le fort de Lovecraft. Il a sans cesse recours, sans scrupules, au même procédé : "la chose était tellement effrayante qu'on ne pouvait pas la décrire". Ben voyons, comme c'est pratique. Et je fais quoi du coup, en tant que lecteur. Je fais comment pour imaginer un truc qu'on peut pas imaginer ? C'est une énorme blague. Et je ne parle pas que de la nouvelle. L'entière bibliographie de Lovecraft est comme ça. Il n'y a que quelques nouvelles qui sortent du lot.
Au final, j'ai aimé La chose sur le seuil et l'adaptation manga des Montagnes hallucinées, mais c'est tout. C'est très décevant de celui qui est connu comme le précurseur du fantastique. Franchement, lisez les nouvelles de Maupassant, lui au moins sait décrire et peint des personnages crédibles et attachants. Ou même les recueils de Stephen King.