L'oeuvre d'Ayroles est riche de références et d'une remarquable constance dans la qualité. Cette BD n'y fait pas exception et l'histoire, plaisante, optimiste et équilibrée, regorge de trouvailles. Signe de notre temps, les femmes y disputent loyalement la vedette aux hommes, malgré la place qui leur est dévolue dans le contexte historique associé qui est celui de l'Europe de la fin du XIXème siècle. Ayroles joue très bien de la revendication des femmes dans cette société machiste et paternaliste. Pour autant, les hommes ne sont pas bêtement dépréciés comme c'est le cas dans des oeuvres radicalement féministes et misandres. Le projet est plutôt de remettre chacun à sa place, dans un monde aux valeurs boîteuses où tous veulent affirmer leur existence.
La palette graphique offerte par Jung est riche et le dessin n'est pas antipathique. Les personnages ont vivants et plutôt expressifs. Mais est-ce par habitude d'autres graphismes associés aux histoires d'Ayroles, je trouve celui-ci inadapté, trop lissé, trop "Disney". Quelque chose cloche dans l'impression que j'en retire.
C'est malgré cela une BD très agréable à lire et ayant appris qu'il n'y aurait qu'un troisième tome, je suis curieux de ce que les auteurs nous réservent.