Quand quatre bandits découvrent que la rédemption est plus dure à avaler qu’un steak de cowboy

Avec Les Dalton se rachètent (1965), René Goscinny et Morris nous livrent une aventure hilarante et délicieusement absurde, où les célèbres frangins tentent de troquer leur carrière de hors-la-loi contre une vie respectable. Mais bien sûr, avec les Dalton, rien ne se passe comme prévu, et leur chemin vers la rédemption est semé d’embûches… et de beaucoup de baffes.


Tout commence par une improbable décision de justice : les Dalton se voient offrir une chance de se racheter en participant à un programme de réhabilitation. Sous la supervision de Lucky Luke, ils doivent prouver qu’ils peuvent être utiles à la société. Mais entre Joe, qui voit un complot dans chaque coin de prairie, Averell, plus intéressé par les repas que par les bonnes actions, et les deux autres, aussi peu futés qu’un cactus sans épines, cette tentative vire rapidement au chaos.


Joe Dalton est, comme toujours, la tête pensante (et surtout grognon) du groupe. Son mépris pour la société respectable et sa haine pour Lucky Luke atteignent ici des sommets comiques, surtout lorsqu’il doit contenir sa frustration pour jouer le rôle du "citoyen modèle". Averell, quant à lui, est un véritable rayon de soleil de bêtise : ses idées farfelues et son insouciance face à la situation sont des sources inépuisables de gags. William et Jack, eux, restent fidèles à leur rôle de suiveurs dociles, amplifiant les absurdités de leurs frères.


Lucky Luke, dans le rôle du surveillant patient mais implacable, se distingue par son calme légendaire. Il assiste avec amusement (et parfois un soupçon d’exaspération) aux efforts des Dalton pour comprendre ce qu’être "honnête" signifie réellement. Sa capacité à garder son sang-froid face aux situations les plus absurdes est une fois de plus un point fort de l’album.


Visuellement, Morris brille en représentant les situations absurdes avec un dynamisme irrésistible. Les Dalton en train de labourer un champ, de jouer les bons samaritains, ou de tenter de gérer une petite boutique sont autant de tableaux hilarants, pleins de détails qui accentuent le ridicule de leurs efforts. Les expressions de Joe, entre frustration et exaspération, sont particulièrement savoureuses.


Narrativement, Les Dalton se rachètent est une succession de mésaventures qui mettent en lumière l’incapacité chronique des Dalton à s’adapter à une vie honnête. Les dialogues de Goscinny, pleins de jeux de mots et de répliques cinglantes, ajoutent une couche supplémentaire de comédie à chaque situation. Si l’histoire reste relativement linéaire, le plaisir réside dans les interactions entre les personnages et les gags constants.


Le concept même de l’album – des bandits notoires essayant de devenir des citoyens respectables – offre une satire légère mais efficace de la société et des tentatives de réhabilitation. Goscinny et Morris s’amusent à montrer que, même avec les meilleures intentions, certains individus sont simplement mieux adaptés à une vie… d’évasion.


En résumé, Les Dalton se rachètent est une aventure hilarante et bien rythmée, où les tentatives des Dalton pour devenir honnêtes tournent inévitablement au fiasco. Avec des personnages hauts en couleur, des situations absurdes, et un Lucky Luke stoïque au milieu du chaos, cet album est un régal pour les fans de la série. Une leçon de morale comique où même les Dalton apprennent que la vie honnête peut être bien plus fatigante que le grand banditisme.

CinephageAiguise
8

Créée

le 20 déc. 2024

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