Quand Goscinny et Gotlib réécrivent l’encyclopédie à coups de gags absurdes et de génie comique

Avec Les Dingodossiers, René Goscinny et Gotlib transforment un simple concept en une explosion d’humour, de créativité, et de folie douce. Publié en 1967, cet ovni de la bande dessinée est une encyclopédie de la bêtise humaine, des situations absurdes, et des analyses pseudo-sérieuses sur tout et rien, où chaque page est une pépite de comédie intelligente.


L’idée est simple : détourner les formats classiques des dossiers explicatifs ou éducatifs pour en faire un festival de non-sens hilarant. De la vie quotidienne aux sciences, en passant par l’éducation ou les relations sociales, tout devient prétexte à un humour décalé qui oscille entre le subtil et le franchement absurde. Goscinny, avec ses textes ciselés, et Gotlib, avec ses dessins bourrés de détails loufoques, forment ici un duo qui frôle la perfection.


Chaque "dossier" est une bulle d’humour en soi, souvent construite comme une démonstration logique qui finit dans un chaos jubilatoire. Goscinny, maître des dialogues et des situations absurdes, joue avec le langage pour détourner les attentes du lecteur, tandis que Gotlib multiplie les clins d’œil visuels, ajoutant des blagues en arrière-plan ou des détails absurdes qui enrichissent chaque case.


Les sujets abordés sont d’une diversité désarmante : les mathématiques deviennent un prétexte à des équations hilarantes, les relations amoureuses sont disséquées avec une maladresse volontaire, et même des thèmes aussi banals que la météo se transforment en chef-d’œuvre comique. L’humour repose autant sur l’absurdité que sur une observation aiguisée de la société, ce qui rend chaque gag à la fois universel et intemporel.


Visuellement, Gotlib est en grande forme. Son trait, à la fois expressif et plein de détails, magnifie les situations imaginées par Goscinny. Les personnages, souvent caricaturaux, dégagent une énergie comique qui renforce l’impact des dialogues. Les cases regorgent de surprises, avec des personnages secondaires qui font des apartés ou des éléments visuels qui racontent une histoire parallèle.


Narrativement, Les Dingodossiers n’a pas de fil conducteur, mais c’est précisément ce qui fait son charme. On passe d’un sujet à l’autre sans logique apparente, et chaque transition est une invitation à plonger dans un nouvel univers absurde. Cette structure fragmentée pourrait être déstabilisante, mais elle fonctionne parfaitement grâce à la qualité constante des gags.


Le duo Goscinny-Gotlib démontre une alchimie rare, où le texte et l’image se répondent avec une fluidité exemplaire. L’humour, souvent basé sur des quiproquos ou des observations décalées, est à la fois accessible et intelligent, capable de faire rire aussi bien un enfant qu’un adulte (qui y trouvera une deuxième couche de lecture).


En résumé, Les Dingodossiers est une œuvre incontournable pour quiconque aime l’humour absurde, le dessin expressif, et les détournements ingénieux des codes de la bande dessinée. Goscinny et Gotlib créent ici une encyclopédie comique où chaque page est un régal pour les zygomatiques. Un must-read hilarant, où même les notes de bas de page pourraient vous faire éclater de rire.

CinephageAiguise
9

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le 19 déc. 2024

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