La première question à se poser avant d’ouvrir X-Men : Les Enfants de l’Atome est celle de votre rapport aux origines des X-Men. Connaissez-vous leurs débuts ? Avez-vous déjà lu un récit d’Origin Story ? Et si oui, était-ce loin ou cette lecture est-elle récente ?
Les Enfants de l’Atome souhaite raconter le tout début des X-Men, avant que ceux-ci ne soient les X-Men. La fondation de l’école par Charles Xavier, le début de la panique vis-à-vis des mutants aux USA, les premiers mouvements mutophobes. De fait, si vous avez récemment lu une autre version, vous risquez de trouver un côté répétitif, un manque d’innovation. Les Enfants de l’Atome assume une modernisation du mythe en se déplaçant au début des années 90. Simultanément, il y a une ambiance de nostalgie dans ce comics, mais si on a récemment lu une autre version, on risque de tomber dans la comparaison… Comparaison qui ne sera pas forcément négative pour Les Enfants de l’Atome.
Cette mini-série, en effet, ne cherche pas tant à mettre en avant des personnages que des situations, des idées, des contextes. On cherche à bien faire comprendre que la peur des mutants embrase petit à petit les USA et qu’une future violence exagérée va se faire. On voit le début de mouvements fascistes, on voit la crainte se développer. Et à côté de cela, on nous présente les premiers X-Men dans des situations personnelles. Scott Summer est un jeune garçon taciturne, renfermé sur lui-même, lisant Nietzsche et battu par son tuteur. Bobby Drake est un souffre-douleur, n’assumant pas ses pouvoirs, il a tout le temps froid. Ses camarades se doute de sa mutation et veulent lui faire du mal. Warren est déjà un justicier et Casey souligne ainsi que déjà le personnage est plus héroïque que ce que l’on a tendance à garder de lui. Jean est toujours chez ses parents et a enfin l’air d’une adolescente normale. Enfin Hank est LE personnage du comics pour moi. Décidant de cacher ses talents mutants et son intelligence, Hank est le beau gosse du lycée : footballeur, champion de sport, agréable, dragueur, gentil. C’est le type populaire par excellence.
Chacun, au contact de Charles Xavier, va comprendre que sa stratégie pour se cacher n’était pas la bonne. Xavier qui lui est déjà présenté dans toutes ses nuances, sans manichéisme, appelant déjà la saga Onslaught, conclue quelques années avant la publication de Children of the Atom.
On regrettera le dessin pas toujours top et surtout le dernier numéro extrêmement chaotique dans les scènes d’action, mais graphiquement ce n’est pas moche, et il y a même une dimension nostalgique qui fonctionne très bien par moment. Le but est vraiment de donner un sentiment de début 90 tout en ayant une forme de vision adolescente avant tout. J’ai du mal cela dit avec Xavier et Magneto. Ce-dernier apparaît d’ailleurs comme un vilain très manichéen.
Un comics très agréable, que tout fan des X-Men lira avec plaisir tant le comics met au cœur de son propos le rapport de la société avec les mutants. Un bon comics, indiscutablement.