Merci à Tanquerelle et David B.
J'avoue être très heureux de retrouver Tanquerelle. Ses illustrations des premiers tomes de la série "Le legs de l'alchimiste" m'avaient énormément enthousiasmés, et je craignais une retraite anticipée. Ce volume consacré à une bande de copains-braqueurs qui opèrent indépendamment du milieu, en vivant à l'hôtel, sans contact avec leurs familles, est très bien fichu et me rassure. Quant à la patte de David B., je serais bien en peine de l'identifier ici, sinon peut-être dans le choix du sujet et le soin avec lequel le passé est reconstitué sur un mode épique.
Très bonne reconstitution de l'époque. Je ne connais ni Belleville, ni Montreuil, mais on sent une bouffée de la vie de ces quartiers. Et toujours ce graphisme si attachant, à la fois nerveux et équilibré. Les puristes diront que ce n'est pas Tardi, mais bon Dieu, on peut regarder Paris à travers un autre style que celui de Tardi. Le parti pris des couleurs en bleu et gris est discutable, mais j'imagine qu'il est là pour coller à l'environnement "banlieue".
Les personnages sont bien croqués, leurs dialogues sont crédibles, tout comme les situations dans lesquelles ils se retrouvent et leur manière d'y réagir. Il est juste dommage qu'à peine présentés, on ne puisse pas s'attacher davantage à eux. En effet, les casses sont perpétrés avec des postiches : si certains des braqueurs, comme Rouve, sont facilement reconnaissables, on peut parfois hésiter entre deux protagonistes au sein de l'action, et c'est un peu dommage. Mais cela encourage à faire plusieurs lectures.
Un très bon album sur des bandits attachants.