Quand Dragon Ball cherche à recréer sa magie, mais se perd dans l’espace intergalactique"

Avec Les Guerriers de l’Univers 6, premier tome de Dragon Ball Super, Toyotaro et Akira Toriyama nous embarquent dans une nouvelle aventure qui promet du grandiose – des univers multiples, des tournois épiques, des Saiyans alternatifs – mais qui peine à retrouver l’énergie explosive des débuts de la saga. Ce lancement, bien qu’ambitieux, donne parfois l’impression d’une photocopie un peu pâle des grandes heures de Dragon Ball.


L’intrigue repose sur un tournoi entre les Univers 6 et 7, organisé par les Dieux de la Destruction Beerus et Champa. Si l’idée d’un multivers Saiyan est excitante sur le papier, sa mise en œuvre reste en demi-teinte. L’histoire avance à un rythme erratique, alternant entre scènes d’exposition bavardes et combats qui, bien qu’intenses, manquent de l’étincelle émotionnelle qui faisait vibrer les fans de la première heure.


Les personnages, cœur battant de Dragon Ball, peinent ici à briller. Goku et Vegeta reprennent leurs rôles habituels – le combattant insouciant et l’éternel rival grincheux – mais sans réelle évolution ni surprise. Les nouveaux venus de l’Univers 6, comme Cabba et Frost, apportent un vent de fraîcheur, mais ils manquent de profondeur pour vraiment marquer les esprits. Quant à Champa, le frère de Beerus, son rôle comique efface toute menace sérieuse qu’il aurait pu incarner.


Visuellement, Toyotaro fait un travail correct, mais loin d’être éblouissant. Son style imite celui de Toriyama, mais sans la même spontanéité ni inventivité. Les combats, bien qu’énergiques, manquent de cette fluidité emblématique et de ces chorégraphies mémorables qui faisaient des affrontements de Dragon Ball Z des moments cultes. Les arrière-plans, souvent vides ou simplistes, trahissent une certaine économie visuelle qui nuit à l’immersion.


Narrativement, ce premier tome souffre de plusieurs faiblesses. Les enjeux, bien qu’inter-universels, ne parviennent pas à captiver pleinement. L’humour, élément clé de la saga originale, tombe parfois à plat ou semble forcé. La sensation d’urgence et de danger, si présente dans Dragon Ball Z, est ici remplacée par une ambiance détendue qui dédramatise les événements au point de rendre certains passages anecdotiques.


Le plus frustrant dans ce début de Dragon Ball Super est peut-être son manque d’âme. Là où Dragon Ball et Dragon Ball Z excellaient dans leur capacité à mêler humour, drame, et intensité, ce tome se contente souvent de rejouer les recettes du passé sans les réinventer. L’effort pour attirer une nouvelle génération de fans est louable, mais il semble se faire au détriment de l’identité et de la profondeur.


En résumé, Les Guerriers de l’Univers 6 est une tentative honnête mais maladroite de prolonger l’univers de Dragon Ball. Avec une intrigue inégale, des personnages qui peinent à s’imposer, et une réalisation visuelle correcte mais sans éclat, ce premier tome laisse une impression mitigée. Un retour dans l’arène qui promet beaucoup, mais qui donne encore l’impression de s’échauffer.

CinephageAiguise
5

Créée

le 30 déc. 2024

Critique lue 3 fois

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