Un peu court, l'araignée !
Faire un univers Spider-Man est facile, mais mélanger cela aux années 30 et à l'avant-Seconde Guerre mondiale est déjà bien plus couillu. Créé par le français Fabrice Sapolsky, responsable de l'excellente parution Comic Box chez Panini, le scénario de Spider-Man : Noir est bien pensé. Il reprend tous les codes des origines de l'homme-araignée en les retranscrivant dans une société beaucoup moins libre et paisible que la nôtre. Ainsi, on y découvre des personnages beaucoup plus torturés (autrement que par leurs amours d'adolescents) et des méchants franchement violents. Il n'y a qu'à voir ce que le scénariste a fait du Vautour pour s'en rendre compte. Mais est-ce que l'univers fonctionne réellement ?
Impossible de nier l'évidente qualité du contexte, de sa noirceur et de la bonne adaptation réalisée par l'auteur. Ce qui me bloque personnellement, ce n'est qu'une question de rythme. Tout est très lent au début pour aller bien trop vite vers la fin. On a l'impression avec ce comics que ce n'est qu'un avant-gout de luxe d'une grande série à venir. C'est trop peu pour satisfaire les fans autrement que pour la prouesse de transporter Spidey dans un autre univers totalement différent. Ajoutez peut-être à cela un manque de finition graphique dans certaines cases, qui nous donnent l'impression d'avoir raté le coche quelques pages plus tôt ou de ne pas comprendre tout ce qui se passe, pour mieux comprendre ce petit bémol.
Loin de moi l'idée de dire que ce Noir est raté. Il est juste trop court et l'idée est à ce point géniale qu'elle mériterait d'être portée sur bien plus de tomes. Une suite nommée Eyes Without a Face est sortie aux États-Unis est j'espère sincèrement qu'elle corrigera tous les petits, mais importants défauts de cette introduction qui promet, mais qui ne donne pas grand-chose au final si ce n'est quelques espoirs.