Je comprends ce qu'ils ont eu envie de faire: trop, trop grand. Un travail d'illustration titanesque. Dépitée par cet album qui m'avait attirée par son style graphique uniquement, et m'en a vite dégoûtée tant il pollue l'histoire.
Les grimaces de clown ne suffisent pas à attribuer un registre comique au récit. Ni à rendre le héros attachant, ni à faire de vrais gags. Les expressions de visage du héros me sortent par les trous de nez au bout d'une vingtaine de planches. C'est ridicule, mal dosé. Et pour moi, c'est en opposition avec le ton de l'histoire.
L'écriture du héros, le dessin de son visage, le choix de le faire surjouer tout le temps,et les petits animaux disney parsemés parmi les figurants, nuisent à la crédibilité du récit. C'est très bizarre, incohérent. Certains visages exagérés et hors unité graphique m'ont choquée visuellement et je ne pouvais juste pas me concentrer sur les textes. (Page 61-62.) Je n'ai ressenti aucune émotion, je suis passée complètement à côté du processus d'identification aux personnages, si il y en avait un.
Dommage vu la quantité et la qualité des décors, tous réalisés SANS style cartoonesque. Encore une fois un choix d'hétérogénéité graphique difficile à apprécier pour moi. Parfois dans les romans graphiques, un bordélisme graphique sert à marquer des oppositions, ou à traduire des subtilités, c'est alors un effet de style narratif. Ici non.
Heureusement ces très riches décors mettent en valeur l'histoire, eux. Et permettent un peu d'immersion, un peu de répis avant la prochaîne grimace surjouée placée chaque 5 cases de peur que l'on relâche l'attention.