Un vieux copain de Franquin, Geo Salmon, lui avait recommandé de ne surtout pas abandonner le Marsupilami : ce nouveau-venu dans l’univers de Spirou avait un potentiel comique gigantesque ! Geo Salmon et sa femme vont même écrire un bout de scénario pour Franquin. Ce dernier reprend leurs idées, arrange un peu la fin, et dessine le tout en 1952 : fidèles à la dernière vignette de l’album précédent, Spirou et Fantasio reviennent dans Les Voleurs du Marsupilami.

L’intrigue manque un peu de liant d’une planche à l’autre : le vieux copain Alfred qui prête sa voiture les yeux fermés, le coup de la panne d’essence sur la route de l’aéroport, ou encore le Comte de Champignac qui était « par hasard » en vacances à Magnana ... Sans compter qu’on peut accuser Franquin de recourir à la facilité : le zoo, le cirque, voilà autant de lieux gagesques vus et revus. Bref, sur le papier, on aurait comme qui dirait ... un doute.

Oui, mais voilà, il y a le dessin ! Du très, très grand Franquin. Même une scène complètement vide du point de vue du scénario, comme par exemple l’empoignade au poste de douane, devient une séquence hilarante sous le coup de crayon de Franquin. Toute l’aventure regorge de trouvailles graphiques géniales : le varan du Nil, le garde du zoo et sa lampe de poche, le combat contre le Goliath, le Marsupilami boxant Zabaglione, et bien sûr le tour de magie de Spirou et Fantasio, alias Cam et Léon.

Même sur une intrigue tiède, Franquin donne naissance à un album absolument hilarant. Presque un classique de la série Spirou et Fantasio ... si Franquin n’en avait réalisé d’autres par la suite, et encore meilleurs !
Wakapou
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le 30 août 2013

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