So black, so cool

Les comics, je les aime noirs, comme le café et le chocolat. Et là, comme pour me faire plaisir à moi seul, voici que Marvel se dédie à la publication d'une version vachement noire de ses héros les plus célèbres. Et ça, tu vois, c'est le pied, un sacré panar. Surtout quand le Punisher va matraquer la gueule d'Al Capone, ou que Spider-man s'en prend à une version réellement monstrueuse du Bouffon vert.

L'esthétique polar so black des années 30, ça c'est vraiment cool. Surtout quand t'as un Spider-man camouflé en panthère noire, et que le type te porte des lunettes blanchâtres, en plus d'un chapeau qui pue la classe de mafiosi. Et là, tu comprends que tu vas prendre ton pied, que tu vas kiffer comme pas possible.

Suffira de voir l'esthétique particulière de l'oeuvre, ses planches sombres, noires, violentes, âcres et glauques pour se sentir comme plongé dans une période sombre de nos "héros" modernes. Et le truc, c'est que l'homogénéité des graphismes de l'oeuvre se révèle en parfaite symbiose avec l'écriture pessimiste des auteurs, véritable ode à la violence la plus immorale.

Forcément que c'en devient frustrant, énervant, même, mais ce n'est point sans me rappeler, personnellement, les actes répugnants de la pègre des années 30, de la simple défenestration au plus sordide des viols, en passant par la destruction de biens personnels et la défiguration de ceux qui ne voulaient pas payer.

Sauf que ce second tome ( sans suite sortie à ce jour, à ce que j'ai cru comprendre ) n'est malheureusement pas exempt de tous défauts. Quelques petits détails viennent légèrement gêner le tout; un trop plein de rebondissements, une manière maladroite de révéler des drames, ou parfois même de les annuler parce que c'était trop couillu, sans compter une dernière planche qui ne sort littéralement de nul part, et à laquelle je n'ai personnellement rien compris ( c'est surtout une histoire de design défaillant, à mon goût ).

Reste une histoire qui change complètement de ce que l'on a pu faire depuis dans le genre, avec une esthétique atypique et saisissante, ainsi que d'une écriture capable du pire comme du meilleur. Un second tome pas meilleur que le premier, ni plus abouti; seulement dans sa digne lignée, ni meilleur ni moins bon. A lire, un très bon cru.