Lettres perdues pourra séduire autant les adultes que les enfants.
Ces derniers auront comme principal écueil la longueur de l'ouvrage. Tout de même 200 pages, ce qui pour une BD est hors du commun.
Le volume reflète l'ambition de l'oeuvre.
Un roman graphique fleuve, aux multiples rebondissements.
Il prend également le temps de poser une ambiance dans la droite ligne du monde de Miyazaki.
La référence est évidente et réussie :
- Vous y retrouverez les joutes aériennes de Porco Rosso.
- L'univers est empreint de nostalgie ; il comporte des valeurs pacifiques et écologiques et il se fait le reflet d'un attrait pour la technologie.
- Les personnages (féminins) sont attendrissants, ambigus et aux parcours heurtés.
P’tain. J’ai vraiment le don pour attirer les mecs louches…
Il faut l'avouer, nous sommes à la limite du copier-coller !
C'est le 1er grief que l'on pourra faire à l'auteur Jim Bishop.
Malgré de belles idées (mélange d'humains et de poissons vivant hors de l'eau, personnage du policier...), le filon semble grossier.
2nd regret - tout relatif selon les attentes des lecteurs : le thème et la chute de la bande dessinée.
Sans dévoiler l'intrigue, le scénario est tout à la fois :
- des mécaniques prévisibles et attendues,
- quelques rebondissements suprenants,
- une chute (un twist !!!) qui laisse une impression ambigue autant qu'elle semble vide de sens.
On ne sait plus trop à ce moment-là à qui s'adresse la BD : à des adultes, à des enfants...
Surtout, on ne sait plus quel enseignement tirer de la lecture.
Bref, un ouvrage magnifique dans sa contruction.
A l'univers digne (issu) de Miyazaki.
Qui soulèvera bien des émotions, pouvant même aller jusqu'à la frustration.
Mais n'est-ce pas le propre d'une oeuvre d'art que de ne pas laisser indifférent ?