Retrouvailles...
Comme pour le volume II de "Palomar City", j'ai trouvé assez "ardu" de se replonger dans l'univers riche et complexe de "Locas", la multiplication de personnages (pas toujours reconnaissables...
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le 18 oct. 2014
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Locas c’est un peu le bordel il faut avouer. Hernandez n’a que faire de la limpidité, lui ce qu’il aime c’est lancer sur le papier une vingtaine de personnages pour une dizaine d’histoires, toutes en même temps évidemment ! Mener le lecteur nulle part, le balader au fil des pages dans des idylles, des rencontres, des petites intrigues futiles, au risque de le perdre. D’ailleurs Hernandez s’autorise souvent des ruptures de rythme, des ellipses loufoques qui peuvent déstabiliser la lecture (ne serait-ce qu’entre deux cases). La vérité c’est qu’Hernandez se fout totalement de conforter son lecteur. Locas est un électron libre. Dans le premier tome on surprenait déjà des éléments surréalistes – Maggie qui réparait des robots comme mécano et qui circulait en voiture volante, ou bien un milliardaire à corne qui vivait dans un manoir labyrinthique – sans que cela fasse tâche dans le décor ancré pourtant dans notre réalité. Ici on semble définitivement retombé dans les années 90, tendance punk US, mais la liberté de plume d’Hernandez continue de s’exprimer à travers des personnages parfois d’un réalisme profond, parfois complètement cartoonesques (à l’exemple des gamins du quartier dont le dessin est différent des adultes) et ces personnages changent en cours de récit, autant sur leur personnalité que sur leur look (Maggie prend des belles rondeurs ; Hopey alterne les coiffures). Ce second tome s’autorise à séparer nos deux héroïnes durant la quasi-totalité du livre, 300 pages quand même ! Frustrer son lecteur et l’éloigner des deux femmes qu’il croyait être le centre du récit. Hernandez veut nous prouver que non et il décide de développer d’autres personnages en nous emportant une nouvelle fois dans le microcosme de la jeunesse punk latino. Une BD tour à tour thriller, érotique et sentimentale, qui parle de la famille, de catch, de bisexualité, d’amitié, de misère, de musique, de jeunesse. Un véritable bonheur de lecture. Unique en son genre.
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Créée
le 8 juin 2016
Critique lue 268 fois
7 j'aime
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