Finalement, la vie d'un tueur à gages, c'est simple et un peu ennuyeux, loin des clichés hollywoodiens, si on en croit cette jolie BD mélancolique. Celui qui nous occupe est un monsieur-tout-le-monde qui a commencé modestement et a érigé son mode de vie en philosophie. Ça n'est pas un comique, ni un ambitieux, il est gravement asocial, mais son regard sur notre monde débile ne manque pas de lucidité, et c'est ce qui le rend effrayant en diable. Son métier ne lui semble pas pire que bien d'autres - dealer, politicien, homme d'affaires, avocat... - qui ne suintent pas la moralité non plus. Et les gens qui se piquent d'en avoir un peu, de moralité, ne lui inspirent que du mépris car jamais ils n'ont le courage d'entreprendre de moraliser le monde. Autant dire que le propos est d'actualité. En prime, le train et l'encrage sont à la hauteur.