Dans un style très enfantin
mettant en avant la naïveté de cet âge, Riad Sattouf raconte ses jeunes années en Syrie. Ma Circoncision n’est pas une bande-dessinée, plutôt une autobiographie naïve illustrée.
Entre les digressions sociales et les insouciances de ses jeux d’enfant entre cousins, Riad Sattouf narre ses angoisses au moment de sa circoncision tardive, et met en image la crédulité de l’enfance face à un système éducatif propagandiste. L’absence totale de femme dans les dessins – ni mère ni sœur, ni copine –, les enfants en parlent mais on ne les voit jamais ; leur absence dans ces dessins colorés, simples et rigolos, c’est aussi une vision sévère du père et des hommes dans la Syrie des années 80. Une vision qui semble terriblement d’actualité dans de nombreuses sociétés obscurantistes du Moyen-Orient.
Ma Circoncision, c’est beaucoup d’humour tendre pour
dénoncer un obscurantisme fanatique
et rétrograde qui fait honte aux musulmans modérés, et aux démocrates, du monde entier. Riad Sattouf dénonce les systèmes étatiques d’éducation fondés sur la propagande plutôt que sur l’élévation consciente et spirituelle des esprits et des hommes.
Matthieu Marsan-Bacheré