Peu de personnages de comics venant d'un autre média sont aussi connus qu'Harley Quinn. La célèbre compagne plus ou moins acceptée du Joker est aujourd'hui un des personnages emblématiques de DC, mais à une époque, elle était juste un personnage secondaire, l'un des sbires du Joker.
Mais Paul Dini avait d'autres plans, en faire un meilleur personnage, et pour cela, quoi de mieux que raconter son histoire ? Avec Bruce Timm au dessin, les deux ont donc réalisé leur premier comics : Mad Love.
Mad Love est une beauté visuelle. On ne va rien apprendre. Bruce Timm est un génie du dessin et ses amis coloristes ont permis de sublimer le résultat final. Rien que pour la beauté visuelle, on devrait l'acheter. Si vous êtes un fan du dessin-animé de 92, c'est un must-have absolu tant on est projeté dans ce que Timm a réalisé de mieux. Graphiquement sublime, avec un dynamise présent dans chaque planche et alternant sans cesse les différents types de vue.
Pour le sujet même, pour le propos, on retrouve typiquement l'un de ces récits de Paul Dini où Batman est moins important que le méchant dont on parle, sans pour autant tomber dans l'oubli. Le chevalier noir est somptueux mais c'est bien sûr Harley Quinn qui dirige le tout, avec le Joker en connexion entre les deux. On voit tout Gotham de 92 revivre sous nos yeux pour notre plus grand plaisir dans une mise en scène particulièrement réussie.
On appréciera aussi de voir que Dini était réellement manichéen : Harley Quinn est une bad girl, du début à la fin. On voit globalement, que ça soit par le scénario comme par le dessin de Timm l'envie de montrer que Batman 92 n'a jamais été une série que pour enfants mais a toujours comporté des sous-entendues plus adultes.
Tout est bien, mais pour autant on sent que Dini n'a pas l'envie de faire du récit LE récit de sa carrière. Ce n'est pas un Year One de Batman, ce n'est pas l'origin story qui changera la phase du monde. C'est simplement une manière plus réelle d'ancrer le personnage dans la réalité du Bat-verse. En lui même, ce n'est pas l'histoire du siècle tout en étant bien réussie. C'est simplement une histoire qui fait son travail et qui le fait de bonne façon.
Classique et obligatoire pour tout fan de la chauve-sourie, Mad Love est un très bon récit et une origine story réussie.
On regrettera cependant que pour justifier le prix Urban (sûrement suite à DC) ait inclus les planches dessinée et encrées, ce qui n'est que de peu d'utilité, puis les planches coloriées avec annotations (plus intéressantes déjà). Les deux récits bonus sont intéressants même si le second, uniquement par Timm est franchement anecdotique.