Ca fait des années que je me suis mis aux comics Batman, et que je suis tombé sur une liste des meilleurs albums. Je me souviens que Mad love y figurait. Et sur la cover de l'édition Deluxe que j'ai achetée, il y a une citation de Frank Miller (Year one, quoi), qui dit que c'est la meilleure histoire de Batman de la décennie. Rien que ça.
Le personnage d'Harley Quinn a été créé pour le dessin animé Batman, par Paul Dini et Bruce Timm, et c'est aussi ce duo qui est à l'initiative de ce comic, qui reprend le design de la série. C'est un des trucs qui m'avait rebuté, ce look très enfantin, j'en suis pas fan. Pour un dessin-animé, je comprends que le design soit simplifié, mais pour les comics je préfère un style plus élaboré.
Mais surtout l'influence de la série se retrouve dans des situations très saugrenues, typiquement cartoonesques.
J'ai toutefois été surpris par des éléments plus adultes, quoique toujours vus à travers ce filtre enfantin : quand on apprend qu'Harley a séduit un de ses profs pour avoir son diplôme de psychologie, on voit juste le type baba, avec des cœurs autour de la tête.
Ce qui m'intéressait, c'était que les auteurs ont voulu présenter les origines d'Harley, et expliquer sa place auprès du Joker. Effectivement, c'est quelque chose qui me dérangeait, le fait qu’une personne autrefois assez sensée pour être psychologue devienne une folle criminelle.
Et même si la relation reste toujours difficile à croire, le comic aide à imaginer les raisons qui ont mené Harley là où elle en est. C’est pas trop mal pensé : le Joker lui a montré une facette différente de sa personnalité, lui racontant son enfance difficile, ce qui fait compatir Harley et la fait se sentir spéciale. Elle le perçoit comme une victime, de son père autrefois et maintenant Batman.
Paul Dini en parle dans l’intro, mais c’est vrai que Mad love présente le rapport entre Harley et le Joker comme une histoire d’amour nocive comme une autre, au fond. La fille fait preuve d’un amour qui ne lui est pas rendu, mais ne parvient pas à se séparer de celui qu’elle aime, elle est addict. Et elle n’écoute pas ceux qui voudraient la raisonner, dans le cas présent, Batman.
D’ailleurs pour Harley, c’est de la faute de Batman, qui occupe les pensées du Joker en permanence et s’interpose dans leur relation.
A part ça, l’intrigue est rudement classique, on retrouve toutes ces séquences tellement vues et revues, et sans aucune touche d'originalité : le héros qui arrive in extremis, ou qui se sort d’une mauvaise situation comme par magie, ou le méchant qui parvient à s’enfuir comme des milliers de fois auparavant, ou qui échappe à la mort on ne sait comment.
Il n’y a rien de particulièrement génial. Je comprends absolument pas l’engouement pour ce comic, et encore moins de la part de Frank Miller (ou alors les 90's ont été une décennie de merde pour l'homme chauve-souris ?). Ses quelques comics Batman avaient autrement plus de profondeur !