Couverture mystérieuse honorant un titre et un dessin tout en pixel, Mail aguille sensiblement l’attention sur un thriller informatique dans lequel le web, opium du peuple, piège allégrement les gens qui se font aspirer leurs âmes sans possibilité de retour sur le plan terrestre avec un psychopathe dans les parages souhaitant accéder au statut de la divinité virtuelle.
Une grande imagination certes qui se retrouve un peu à côté de la plaque. Si virtuel il y a dans sa définition de représentation abstraite vouée à moins de transparence pour s’arrimer au réel, Mail s’occupe des fantômes non absous qui hantent ceux qui les perçoivent tant que personne ne les aura exorcisés.
Akiba s’est fait le détective privée et exorciste de ces phénomènes particuliers qui gangrènent la vie d’innocent, très apeurés par cette nouvelle approche offerte par la vie. De ces esprits errants, Akiba ne se promène jamais sans son pistolet spirite qui transforme la force spirituelle en un projectile fatale pour eux.
Derrière ses lunettes, Akiba paraît comme un être singulier, isolé dans ses traits de trentenaires par des mimiques de timidité/politesse qui laisse présager le meilleur dès qu’il révèle ses yeux uniques dont leurs origines liées à sa mission clôturent en beauté ce premier volume.
Pas d’effet feuilleton, juste des épisodes stand-alone parfois présentés par le héros lui-même dans le pure style des séries fantastiques américaines classiques (The Twilight Zone par exemple).
La propagation des fantômes aux corps distordus, coupés en deux, happés par des meurtres ou des accidents donnent à lire des histoires glaçantes destinées à un public adulte mentionné par la catégorie du manga made in senpaï. Mail #10 – Cottage dans le volume 2 est sûrement un très beau joyau d’horreur qui suscite un retournement de l’intrigue bien dosé.