L'amour exalté est bien le luxe de l'homme. Hurlé, extérieur et sourd à son propre babillage. L'amour féminin quant à lui peut tout aussi être intense. Mais incandescent, consumant et intérieur.
Qays et Leyla, c'est l'histoire immemoriale des amants maudits. De Pyrame et Thisbé à Lazare et Cécile, la mort comme destination finale. C'est le geste divin par essence, la sublimation quand l'amour de l'amour devient plus fort que celui de... l'être aimé.
En terre arabo-musulmane, la retenue est un pilier même pour les hommes. Contrarier les us par la passion convoque la souffrance. Et pourtant, qu'est-ce qui n'est pas plus beau que la transgression pour de nobles de déraisons ?
A l'image de Gilgamesh (2018) de Jens Harder, c'est richement illustré qu'on découvre ce poème millénaire. Ce ghazal où le fou devient amant mystique. Contourner les contingences matérielles pour enfin toucher à l'infini.