C'est avec ce tome que commence la saga des nouveaux X-Men ; il comprend le Giant Size de février 1975, ainsi que les épisodes 94 à 100 de la série mensuelle des Uncanny X-Men (UXM). À la lecture de ces pages vous assistez donc à la naissance du mythe des X-Men (la deuxième naissance pour être exact, après celle de septembre 1963.


La première équipe de X-Men (Cyclops, Marvel Girl, Iceman, Angel, Havok et Lorna Dane) a été capturée par un mutant inconnu sur l'île de Krakoa. Charles Xavier rassemble des mutants d'horizons divers pour aller sauver ses protégés. Ils réussissent tellement bien leur mission, que les sauvés laissent leur place aux sauveteurs dans l'école de Westchester.


Du coup, la nouvelle équipe s'empare de la série mensuelle. Dans les épisodes 94 & 95 (scénario de Len Wein, dialogues de Chris Claremont), elle affronte le conte Nefaria et ses Animen dans la base américaine dénommée Valhalla. À la fin de cette histoire, le lecteur assiste médusé à la mort d'un membre de l'équipe et au départ d'un autre. Dans l'épisode 96 (scénario et dialogues de Claremont avec l'aide de Bill Mantlo), les X-Men ont déjà enterré James Proudstar, ils affrontent un être démoniaque et ils accueillent une nouvelle gouvernante, le docteur Moira mac Taggert.


À partir de l'épisode 97, Chris Claremont devient seul maître des aventures des mutants. Ils commencent par les plonger dans une sombre machination dans laquelle Erik the Red s'est emparé de l'esprit d'Alex Summers et de celui de Lorna Dane et les envoie assassiner Charles Xavier. Les X-Men sont franchement opposés à cette éventualité.


Dans les 3 derniers épisodes, Steven Lang a réussi à kidnapper Charles Xavier, Marvel Girl (Jean Grey) et Wolverine grâce à une nouvelle génération de Sentinels. Les autres X-Men partent à leur recherche jusqu'à un affrontement sans merci dans une station spatiale ayant appartenue au SHIELD.


À force d'avoir lu et relu ces épisodes, je suis incapable de les juger avec recul ou impartialité. Len Wein reprend donc une série moribonde (les numéros 67 à 93 ne contenaient que des réimpressions des épisodes précédents) et il décide de repartir avec une équipe entièrement renouvelée. Le lecteur retrouve Charles Xavier (le responsable de l'école pour mutants de Westchester), Banshee (un ancien criminel irlandais réformé) et Sunfire (un superhéros japonais). Le lecteur découvre Wolverine (un canadien apparu dans 2 épisodes de Hulk), Storm (originaire du Kenya), Colossus (un campagnard russe), Thunderbird (un indien américain) et Nightcrawler (un allemand). Seul reste Cyclops dans un premier temps, puis Jean Grey.


À la fin des années 1970, le concept de décompression n'existait pas encore et chaque épisode contient une quantité impressionnante de péripéties, sans aucun temps mort. Après avoir combattu un mutant d'une taille imposante, les X-Men se retrouvent en chute libre en plein ciel, ils affrontent un démon tout droit échappé de l'imagination de HP Lovecraft, des robots géants dans les rues de New York, un être mystérieux (ayant usurpé une identité auparavant utilisée par Scott Summers), lui-même observé par une tierce partie encore plus mystérieuse.


En plus de remplir à ras bord les scénarios, dès qu'il a le champ libre, Chris Claremont insère des intrigues secondaires (subplots) dans chaque épisode qui vont se développer sur plusieurs numéros (parfois plusieurs années durant) avant de s'intégrer dans l'histoire principale.


Toutes les illustrations sont réalisées par Dave Cockrum dans un style plutôt détaillé (on reconnaît le modèle des avions de chasse américains) et très regardable plus de 30 ans après. Le niveau de décor est acceptable. Les scènes de foule restent lisibles et chaque personnage est aisément identifiable. Les expressions faciales ressortent comme étant très exagérées, mais, après tout, vu les situations dans laquelle ils se retrouvent, ça n'a rien de choquant (je vous avais prévenu que je ne pourrais pas être impartial).


Donc ce tome introduit une nouvelle génération de X-Men qui allait accaparer les premières places des ventes de comics pendant plus d'une décennie sous la houlette de Chris Claremont. Bien sûr, tout n'est pas parfait et tout n'est pas en place. Mais Claremont a déjà une bonne prise sur ses personnages, que ce soit Ororo et sa claustrophobie, ou Logan et son tempérament explosif (il éventre Marvel Girl sans sourciller dans une scène d'anthologie même si elle n'est pas très graphique). Pour moi, le temps n'a en rien affadi ses premiers moments magiques de cette équipe, et même un scénariste doué comme Ed Brubaker n'a pas réussi à faire aussi bien en instaurant une continuité rétroactive fadasse dans X-Men: Deadly Genesis.

Presence
10
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le 18 avr. 2020

Critique lue 52 fois

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