Mon 9/10 me semble parfois exagéré mais il est vrai que ce tome remplit toutes les promesses que j'attendais dans le tome précédent intitulé "le deuil de la famille". Finalement dans cette remasterisation par Greg Capulo il y aura eu du bon, du moyen et du mauvais et sans ambiguïté aucune pour moi la dernière intervention du Joker dans l'album cité au dessus s'était avérée effroyable dans le mauvais sens du terme. Ce qui était d'autant plus surprenant du fait que le deuil de la famille reste pour moi la bête noire de cette refonte de Capulo. Passer de la Cour des Hiboux à ça, c'est un peu comme sortir d'un bon bain chaud pour se jeter dans une rivière en hiver.
Mascarade était finalement ce que j'attendais. Exit le Joker avec son masque en peau de visage ridicule, peut-être la version la plus nulle stupidement trashouille du clown prince du crime. Exit encore les tripotées de tocards secondaires qui meurent toutes les 20 secondes alors qu'à coté de cela, tous les personnages de la bat famille sans s'en sortent sans une égratignure. Exit aussi l'intrigue qui nous balade dans tous les sens jusqu'à ce qu'arrivé au climax final on finisse par se rendre compte que l'histoire n'a juste pas de chute et que tout a été d'une totale vacuité. Ici l'intrigue est claire, limpide, on devine les intentions du Joker depuis le début car il ne s'en cache pas, malgré tout il reste encore quelques surprises et rebondissements qui vont enrichir une intrigue déjà passionnante.
L'album se divise en deux parties distinctes mais liées. Dans la première partie, c'est l'enquête classique du justicier qui remonte progressivement jusqu'à son ennemi de toujours qui semble s'être renforcé. Pour la première fois le Joker pousse l'absurde à son paroxysme, devenant le fantôme d'un vent de folie qui semble-t-il a toujours régner en maître sur Gotham depuis des décennies. En poussant la plaisanterie à ce niveau, jamais auparavant le clown n'était apparu comme aussi sinistre, toutes les pistes sur ses identités précédentes sont exposées, puis détruites, comme si elles n'étaient que du vent. Le Joker devient en quelque sorte une entité presque divine dans la malveillance, il n'a plus de contours, plus de limites, on ne sait plus quand la blague commence ni quand elle se termine.
La deuxième partie de l'histoire se passe avant l'intervention de Batman et se révèle encore plus retorse. On suit un petit groupe de malades mentaux psychopathes accompagnés d'une psychiatre partis rejoindre le Joker. Tous porteurs de la même "prophétie": parmi eux tous croient connaitre la vérité sur le Joker ainsi que sa nature profonde mais parmi tous leurs témoignages le seul qui dira juste se verra épargné les autres mourront. A travers des profils toujours plus sombres et des récits totalement hallucinés et paranoïdes, l'intrigue est à couper le souffle tant il soulève de noirceur humaine, d'autant que les choses que l'on pensait acquises ne le sont pas nécessairement et le récit rend notre perception du Joker tellement folle et abstraite que presque tous les scénarios restent envisageables.
Franchement, inutile de perdre votre temps avec le deuil de la famille, c'est un récit bête pour ados où un méchant tue des gentils à la truelle et dans lequel sans raison apparente le héros dit "de ne pas tuer le méchant parce que nous les gentils on fait pas ça et blablabla...". Pour moi c'est un peu le genre d'histoires qui décrédibilisent totalement les comics, un ennemi va tuer autant de civils que la peste et le choléra réunis en un tome et le gentil décrète qu'il faut quand même lui laisser le bénéfice du doute sous couvert de bonne conduite.
Ici au moins les choses vont jusqu'au bout, jusqu'à la quasi (ou la vraie) mort? de Batman et son pire antagoniste dans un final dantesque et sanglant. Au moins ce tome ose des choses au niveau du scénari que son aîné n"a même pas esquissé, comparer les deux au niveau du dessin serait stérile vu que c'est exactement la même équipe mais franchement heureusement qu'il sort encore des comics de qualité comme celui là de temps à autre