Ceci est une critique de l’ensemble des trois tomes composant les versions librairie de Batman Metal.


Metal, kezaco ?


Pour bien comprendre l'intrigue de Batman Metal, il faut se souvenir d'une chose importante. De nombreux auteurs ont travaillé sur le cas Batman, la chauve-souris de Gotham a vu de nombreuses plumes participer à créer son mythe. Et si Batman a eu la chance d'avoir une quantité d'histoire qui le mettent en valeur, beaucoup s'accordent à dire que celles-ci sont encore meilleurs quand le justicier est épaulé de sa "famille", que ce soit ses proches comme son fils Damian, Nightwing ou encore l'éternel Alfred. Mais on peut aussi parler de sa famille étendu, la Justice League, avec qui il a une relation compliquée mais pas inintéressante. Néanmoins, ils restent des alliés de confiance.


Et beaucoup d'auteurs se sont donnés pour mission de lier Batman à ses alliés, et d'humaniser la chauve-souris. Mais une plume se démarque largement, car lui, il a fait le contraire. Plutôt que d'humaniser le Batman, il en a fait un mythe à travers le temps et les âges. Il a créé une légende autour des Wayne et de leur implication profonde dans la création de Gotham. Grant Morrison nous parle alors d'un Dieu maléfique qui, au fil du temps, s'est mêlé à la destiné des Wayne et a projeté ses plans pour utiliser la lignée de Bruce comme un vecteur de ses intentions... mauvaises bien entendu. Un dieu chauve-souris emprunt des plus sombres dessins. (Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire les "Grant morisson présente Batman" qui ressortent en ce moment en intégrale. C'est, à mon gout, ce qui se fait de mieux en lecture concernant le Dark Knight).


Ainsi naquit Barbatos. L'entité maléfique qui, afin de s'emparer du Multivers, entreprend d'utiliser Bruce Wayne comme catalyseur. Pour se faire, Barbatos se créé une armée. Ses propres Batmen, des versions maléfiques avec un leader notable, le "Batman qui rit" ("The Batman Who Laugh" en VO), une terrifiante version du héro arborant un masque aux allures d'instrument de torture et un sourire carnassier des plus inquiétant et tenant en laisse des Robin tout aussi malade.


Si Morisson s'est évertué à induire subtilement ce Dieu maléfique dans son oeuvre. C'est bien Scott Snyder qui va orchestrer Metal, et ainsi donner un visage à Barbatos et créer cette armée diabolique. Une passation qui n'est pas faite au hasard puisque Snyder était à la tête de la période New 52 du chevalier noir et que les événements de Métal en découlent en grande partie.


Tome 1 La forge [Ma note: 8/10]


Batman est aux abois, quelque chose ne va pas sur Terre. Ses outils les plus pointus détectent des anomalies inquiétantes et quelque chose arrive. Et ce n'est pas bon du tout ! Son intuition lui fait dire que cette chose est intimement lié à lui, c'est pourquoi il est prêt à tout pour comprendre ce qu'il se passe. Pendant ce temps, Hal Jordan cherchant Bruce fait une surprenante découverte dans la Batcave.


Ce tome est une bonne introduction au scénario, même s'il faut bien l'avouer, si on a pas lu la période New 52, il va falloir faire des efforts. Car ici, on ne s'embête pas trop avec les explications. Ce qui est à la fois assez déroutant mais au moins, l'histoire avance à bon rythme. On peut diviser ce tome en trois grande partie, à savoir une première se focalisant sur Batman d'un côté et Hal Jordan de l'autre, une seconde réunissant la Justice League puis une dernière mettant en scène les Teen Titans.
Globalement c'est bien fait, et même si visuellement c'est un peu irrégulier, dans l'ensemble la qualité est présente.


Tome 2 Les chevaliers Noirs [Ma note: 9/10]


La Ligue ne retrouve plus la trace de Batman. Et une armée démoniaque à envahit la terre. Cette dernière semble servir Barbatos mais arbore étrangement les traits et des points communs avec le chevalier de Gotham. Mais tous ont un sérieux penchant pour la destruction et le meurtre. Dans ce tome, on découvre les origines de chaque membre de l'escadron de Barbatos. Une bonne occasion d'en apprendre plus sur la genèse du Multivers Noir.


Ce tome est une vraie réussite. Il s'agit là d'un éclaircissement sur ce à quoi se mesure la Ligue en l'absence de Batman. C'est donc une origin story simple mais prenante de chacun des anti-héro présent dans l'affrontement. Visuellement, c'est très réussit et on a le droit à un dernier chapitre en référence direct aux écrit de Grant Morisson.


Tome 3 Matière Hurlante [Ma note: 7/10]
(Wink wink le titre de ce tome !)


Alors que Superman part à la recherche de Batman, le reste de la Justice League est aux prises avec les forces de Barbatos. Mais ces derniers possèdent une puissance qui dépasse l'entendement. En découle, une série d'affrontements qui va sceller le destin du Multivers tout entier.


Ce tome est certainement le plus confus tant il fait de références à beaucoup d'autres récits. Même pour un lecteur avertit c'est assez dur à suivre. L'ensemble se tient mais on regrette certaines longueurs sur des points assez négligeables et à l'inverse des raccourcis sur des affrontements qu'on attendait et qui sont trop vite expédiés. (Un en particulier qu'on attend tout au long de l'arc)


Conclusion


Batman Metal se veut, au départ, un récit épique, rock n'roll et déjanté. Et c'est le cas dans un sens. Mais la narration est très dense, tellement qu'on s'y perd parfois tant les références à d'autres titres sont nombreuses. Il n'est pas nécessaire d'avoir tout lu pour apprécier l'histoire mais aucun doute qu'on passe à côté de moments clés si on a pas tous les éléments en tête.
D'autre part, cette histoire estampillée "Batman" est en fait bien plus un récit de la Justice League que de Batman. Ce dernier étant absent de la quasi totalité de l'intrigue. Néanmoins la chauve-souris y tient un rôle majeur sans qui tout le scénario n'a pas lieu d'être.


Batman Metal est donc un récit très spécial. Même si les tomes paraissent dans la collection Rebirth chez nous, il est bien plus à classer dans la continuité New 52 en réalité. Mais ça n'en reste pas moins une lecture agréable et atypique avec quelques longueurs mais qui tient la route. Dans tous les cas, si vous êtes un néophyte de la chauve-souris et de l'univers DC plus globalement, vous allez vous perdre dans ce récit. Comme je le disais plus haut, Grant Morisson est une bonne porte d'entrée pour les aventures du Batman. Et pour une compréhension globale des événements, la période New 52 de Batman (On parle quand même de 9 tomes assez inégaux qualitativement parlant...) permettront de comprendre mieux le tout.


Les plus



  • Visuellement plaisant

  • Des antagonistes charismatiques

  • Un récit assez court mais efficace


Les moins



  • Des longueurs dans la narration

  • Une connaissance étendue de l'Univers DC est requise pour tout comprendre

  • L'absence de Batman dans l'histoire peut-être déroutante pour les non-avertis


Vous pouvez retrouver ici la liste exhaustive de ma modeste collection de comics VO/VF:
https://www.senscritique.com/liste/Ma_collection_de_Comics/2161299

Phiron
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le 1 nov. 2018

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