Ultime tome de l’event Metal écrit par Snyder, censé n’être qu’un pur délire au début et étant devenu, in fine, l’occasion de modifier intégralement le multivers et la cosmologie DC, ce tome Matière Hurlante, propose des choses parfois très bonnes et parfois très mauvaises.
Du côté des bonnes, l’écriture est globalement très réussie. Les personnages sont bien écrits, bien amenés, et les affrontement continus où nos héros ne cessent de perdre face aux Dark Batmen. Cette tension permanente est vraiment bien exploitée et ne donne même pas le sentiment d’une trop grande artificialité.
L’autre très bonne idée est bien entendu tout le côté multivers et cosmique, globalement très bon, ainsi que l’explication par Dream de tout Metal, même si on regrettera que Snyder n’ait pas été davantage explicite et n’ait pas cherché à montrer la cohérence réelle de son récit. En préférant la baston à la narration, on a ici une faiblesse réelle : l’incapacité à montrer ses qualités.
A côté de cela, on a quelques défauts plus ou moins sérieux. Outre quelques incohérences notables (Hal Jordan ne sachant pas l’énorme menace que représente Onimar Synn, les batmen maléfique qui perdent ou gagnent selon le besoin scénaristique et non selon la cohérence des personnages, le Joker qui arrive par magie dans la Forge), c’est surtout le dernier chapitre de l’event qui donne un énorme sentiment de chaos.
En effet, on a l’impression que Snyder ne sachant comment conclure rapidement enchaîne les lancés de dès, obtient toujours le score maximal et nous balancerait un vague « ta gueule c’est magique » digne d’un mauvais RP.
L’ensemble est vraiment chaotique, les solutions ex machina au possible. La destruction du Mur Source, la « réparation » de l’univers, l’arrivé de Monitor, tout a lieu sans vraie cohérence et sans vraie mise en place. C’est comme si à la fin, Snyder avait finalement une belle gourmandise et tâchait d’en mettre trop.
A la fin, on en ressort avec un petit sentiment de déception je trouve, on pouvait espérer mieux, une fin mieux écrite, des explications plus fluides. Plaisant sans être bon et avec des défauts sans être raté, Metal peine, in fine, à sortir du cadre d’event dark-gothique utilisant Batman pour vendre.