C'est par la Ligne de fuite que j'ai découvert l'excellent duo Christophe Dabitch et Benjamin Flao, qui m'avaient déjà époustouflée.
Maintenant, Mauvais Garçons : un chant de solitude caractérisé par son rythme lent et mélancolique. Claque, encore.
Plongée dans une Utera hors du temps, Andalousie gitane de lassitude, d'écarts sociaux, et de dérives. Il y a ceux qui veulent "réussir", ceux qui veulent ressentir, et ceux que le doute tiraille.
Parmi eux, Manuel, qui danse.
Benito, qui chante.
Le chien qui aboie sans caravane, la danseuse qui n'a jamais dansé pour l'argent, les vieux attablés au café, qui commentent la vie qui passe.
Le dessin de Benjamin Flao, je pourrais en parler des heures. La lumière qu'il dégage est tellement belle, languide. Tellement vraie. Ce que fait Benjamin Flao, c'est un dessin qui éblouit, qui vous écrase gentimment dans une paresse de contemplation. Un travail dont les contrastes les ombres qu'il trace nerveusement, dynamisent tout.
Les scènes de danse et de rêveries sont probablement les plus belles de cet album de gueule cassée, ce long chant d'amour sans destinataire.
"Je ne sais pas ce que j'ai
Il me manque quelques chose
Mais je ne sais pas quoi"