Cet album est un petit coup de cœur pour moi. Le dessin est superbe et j'aime beaucoup la couleur, notamment dans la scène d'amorce, toute en tons orangés, dont la violence tranche efficacement avec le charme du premier flashback. Au niveau esthétique, mention spéciale également pour la scène de la roue, où les poses et les expressions des deux adversaires sont très bien rendues.
Les dialogues sont également bien pensés, comme par exemple celui de la dent d'ours, lorsque Max fait usage de l'humour pour éviter de parler de son passé douloureux. Et pour ne rien gâcher au plaisir, le scénario est réellement intéressant, bien que fonctionnant sur des ressors connus. On pourra certes critiquer certaines invraisemblances, comme par exemple le fait que Max et Werner se ressemblent comme des frères jumeaux malgré leurs origines différentes, mais ce fait est défendable, puisqu'en plus d'être nécessaire à l'histoire, il transmet également un joli message, c'est-à-dire que la religion et les origines ne définissent pas la proximité entre deux personnes, et qu'un enfant juif peut n'être en rien différent d'un futur nazi... Ce sont les choix et les circonstances qui définissent les êtres humains.